Le ministère des Infrastructures (MININFRA) a été plongé dans la panique suite à la décision du Parlement de mener une enquête sur la situation désormais controversée de la centrale hydroélectrique de Rukarara et du Projet d`eau de Mutobo.

Toutefois, comme le Parlement visait à mener sa propre enquête, un ingénieur qui a travaillé dans le projet Rukarara indique qu’il croit que la centrale hydroélectrique est saine et a précisé qu’il n’y avait aucune raison de s’alarmer.

Emmanuel Kirenga, qui avait la charge de la centrale Hydroélectrique lors de la phase de mise en œuvre du projet, a déclaré au quotidien en anglais « The New Times » le week-end dernier que certaines machines avaient été délibérément éteintes en raison de niveaux variables d’eau.

Bien que la centrale soit censée générer 9.5MW d`après Kirenga, l`eau de la forêt de Nyungwe qui active les turbines n`est pas assez suffisante pour faciliter à l’usine la production de sa pleine capacité d’énergie. 

Toutes les machines fonctionnent. Il n’y a pas de défaut sur les machines et techniquement, il n’y a aucun problème affirme Kirenga, rejetant les revendications de l’honorable députée Espérance Uwimana qui, la semaine dernière avait visité l’usine et avait constaté que l’une des machines était dysfonctionnelle.

La semaine dernière, le ministre des Infrastructures, Albert Nsengiyumva et la secrétaire d’Etat chargée l’Énergie et de l’eau, Mme Emma Françoise Isumbingabo avaient été interrogés sur le projet.

Comparaissant devant les parlementaires, madame Isumbingabo a rapporté que Rukarara est solide et génère 9 MW dans le réseau national.
Cependant, le Parlement a rejeté ses explications et a mis en place un comité ad hoc afin de vérifier la véracité des faits.

La question de la centrale hydroélectrique de Rukarara a été mise en exergue suite à la décision prise par le gouvernement de privatiser le projet à Digitech, une entreprise locale et d’injecter davantage de l’argent pour un meilleur rendement.

Jusqu’ici, son inefficacité semble avoir placé une pression énorme sur la demande énergétique du pays. Le projet de la centrale hydroélectrique fonctionne en dessous de la capacité projetée et certaines éoliennes seraient rompues.
La capacité de production de l’usine a bondi à seulement 5.2MW la semaine dernière selon les députés, bien en dessous de 9.5MW qu’elle est censée produire.

Les ministres concernés ont été convoqués au parlement pour donner un compte-rendu complet de la situation. Mais leurs explications n’ont pas convaincu la chambre basse de l’assemblée nationale.

Photo : Immeuble de l’assemblée nationale