Un certain Pascal Rugamba Mugabo publie un texte qui évoque la déchirure idéologique vecue par les Rwandais depuis les années 1900 avec la pénétration coloniale belge qui aura attisé des haines sociales liées, dans d’autres sociétés humaines, à des différences de classes sociales. Avec dépit, il fait ressortir le fait que les Rwandais ont gobé la parole du Blanc belge terrassé chez lui par la pauvreté et les différences tribales avec une soif légendaire de piller toute pierre précieuse qui pourrait accroître les richesses de la Métropole. Il va appliquer la règle du "divide et imperat" avec des intentions affichées sans honte de déchirer pour de bon le tissu social de l’Etat royal rwandais vieux de plusieurs siècles d’existence.
La Rédaction
Après avoir rendu mon témoignage, je me sens apaisé, reposé, 20 ans après, jour pour jour, hanté par l’opprobre me causé par ma famille dont les membres ont commis le génocide. Et puis cela se comprend surtout que mes petits amis sont des orphelins du génocide alors que mon père est domicilié dans la prison. Il m’a été difficile de vivre avec.
J’ai toujours épié en vain tout ce qui peut me défouler. Avec le programme de la ‘rwandité’ qui vise la citoyenneté rwandaise qui appelle à un débat franc suir notre passé et notre histoire, je me suis senti délivré.
La vérité en soi ne suffit pas. Je me suis persuadé que la citoyenneté rwandaise est de loin la meilleure par rapport au sentiment d’appartenance ethnique hutu ou tutsi car la rwandité nous l’avons en commun. Là, j’attendais impatiemment ce programme idéologique pour penser mes blessures morales.
Qu’on me comprenne bien ! Je ne sensibilise pas les Bahutu à dire la vérité sur l’histoire du Rwanda, ni le hutu qui ne demande pas pardon, celui-là qui est resté impassible et n’a apporté aucun concours au Tutsi qui était chassé à mort. Bien sûr cela s’entend que s’il le fait, c’est de bon augure surtout que ce qu’il aura fait relève de l’opprobre, de l’inhumanité.
Il est temps que nous nous levions tous comme un seul homme pour reconstruire la citoyenneté rwandaise et que, de ce fait, on se désolidarise de l’ethnocentrisme en le déracinant pour de bon.
Ceux qui n’ont pas acclamé l’idéologie de la citoyenneté rwandaise et ceux-là qui sont otages, hantés de leurs crimes se justifient disant que rien n’est nouvveau, que l’on sait qu’on est rwandais.
Mais ils passent délibérément sous silence le fait que si nous avions promu cette rwandité bien avant plutôt que de nous regarder dans le prisme ethnique, le génocide des Tutsi de 1994 n’aurait pas eu lieu.
Les Bahutu se sont désolidarisé de leur Rwandité tout autant qu’ils ont chosifié, animalisé les Batutsi qu’ils massacraient, les qualifiant tantôt de cancrelats, tantôt d’ennemis de la nation rwandaise.
L’idéologie de la citoyenneté rwandaise retardataire
Ce programme de la Rwandité aurait dû venir aux temps où couraient les juridictions Gacaca. Il aurait pû guérir les blessures vives des rescapés du génocide. Il aurait donné un coup de pousse aux personnes qui venaient témoigner dans les procès et l’éclatement de la pure vérité de ce qui s’est passé durant ledit génocide.
La période actuelle est propice à l’idéologie de la rwandité tout en dépassant la dichotomie Hutu-tutsi et en faisant prévaloir ce qui unit les Rwandais. La question ethnique ne nous aide pas. Au contrait elle fait des ravages dans nos rangs.
Le fait que le programme de la rwandité a d’abord était débattu dans les hauts cercles pour descendre par cercles concentriques qu’ici, à la base communautaire, cela montre que les dirigeants en ont fait leur, ils l’ont intériorisé eux-mêmes avant de le répandre dans les petites classes sociales.
Ce programme de la rwandité montre la relation supérieure qui est le trait d’union des rwandais. « Je suis, tu es, il est…. Rwandais ».
En effet, les historiens datent de l’an 1000, la constitution du Rwanda avec le roi Gihanga Ngomijana avec Gasabo comme QG de sa royauté. Le royaume s’est aggrandi au fil du temps et de la succession au pouvoir.
Et les Ethnies rwandaises, d’où viennent-elles ? Ont-elles une signification ?
Les trois ethnies, Hutu, Tutsi et Batwa se retrouvent toutes dans les 19 clans où tous les Rwandais se retrouvent.
Certains écrivains associent par glissement de sens le Mututsi au Mutunzi (riche). La configuration de classes sociales se dessine avec l’an 1200. Les Bahutu, ce terme se précise avec l’an 1345, d’après certains écrivains. Puis les Batwa dont on ne sait pas encore quand ce nom a été mis en action langagière.
Les colonialistes ont trouvé les Rwandais unis, sans velléités ségrégationnistes entre eux.La rwandité s’était enracinée dans la société. Mais il fallait la déraciner car leur autorité allait éprouver des difficultés face à un peuple uni.
Et hop, ils ont fait surgir les dimensions hutu, tutsi et Twa et bonjours les classes sociales et les divisionnismes de toutes sortes dans le prisme de la société belge d’alors et d’aujourd’hui.
Les régimes républicains qui se sont succédé n’ont jamais promu la rwandité. Par contre, l’ethnocentrisme hutu a eu cours. Un citoyen s’identifiait à son ethnie plutôt qu’à son état de citoyen rwandais. La fin, on la connait. Plus d’un million de tutsi ont péri dans le génocide de 1994.
Des solutions impératives
Des solutions durables à ces maux sociaux doivent être trouvées. Plus jamais de retour dans les ténèbres du génocide. La société rwandaise doit construire de nouvelles valeurs sociales positives avec un grand espoir de revivre en symbiose de tous les Rwandais.
Une Traduction du Kinyarwanda de Jovin Ndayishimiye
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