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La foire commerciale 2015 de Kigali : peu de produits labellisés rwandais

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 4 août 2015 à 05:09

En visitant la foire commerciale 2015 qui se déroule en ce moment à l’Expo Ground de Gikondo, banlieue de la ville de Kigali, on est frappé de voir comment à longueur de journée, les gens se bousculent pour faire le shopping de stand en stand en s’enquérant sur les prix des produits qui ont été légèrement revus à la baisse.
Force est de constater que les produits portant marque locale sont peu nombreux. Ainsi, un observateur demanderait aux décideurs économiques et idéologues du régime les stratégies (...)

En visitant la foire commerciale 2015 qui se déroule en ce moment à l’Expo Ground de Gikondo, banlieue de la ville de Kigali, on est frappé de voir comment à longueur de journée, les gens se bousculent pour faire le shopping de stand en stand en s’enquérant sur les prix des produits qui ont été légèrement revus à la baisse.

Force est de constater que les produits portant marque locale sont peu nombreux. Ainsi, un observateur demanderait aux décideurs économiques et idéologues du régime les stratégies qu’ils mettent en place pour renforcer la politique sectorielle de production agricole et industrielle du Rwanda et celle de la recherche orientée vers la transformation agroalimentaire des denrées produites localement.


Produits agroalimentaires labellisés rwandais : Combien pesez-vous ?

A l’entrée de la foire, on est obligé de passer devant un géant stand de NAEB (National Agricultural Exports Board). Ici, tous les industriels en transformation alimentaire ont été invités à y exposer leurs produits.

Ici, on y trouve tout un assortiment de cafés et de thés en poudre fabriqués au Rwanda. Un heureux événement mais qui ne cadre pas avec les habitudes alimentaires des Rwandais. On peut avancer sans se tromper que les Rwandais sont de mauvais consommateurs de ces liquides aromatiques. Ils les produisent pour les exporter.

Par ailleurs, même à l’exportation, le Rwandais est dupé par un marché occidental qui , de ces café et thé à l’état semi fini, propose des prix en deçà du coût de production de ces marchandises. Le fermier rwandais et africain en général sera, à l’autre bout de la chaîne de commercialisation de son produit le plus malheureux perdant. Par conséquent, la valeur ajoutée n’étant pas cent pour cent complète, le Nord se réserve le droit de fixation de prix de ces effluves.

Cette foire commerciale aura montré les défis auxquels sont confrontés les industriels opérant sur le territoire rwandais. Quand ce n’est pas le manque de technologie avancée adéquate, il est question d’un marché d’écoulement au pouvoir d’achat faible ou d’une société qui, dans ses habitudes alimentaires, n’inclut pas le produit proposé par l’industriel.

Dans d’autres circonstances, il faut blâmer l’autorité agricole quand les industries implantées comme les minoteries, les brasseries ou les parfumeries n’ont pas assez de matières premières produites localement et qu’on est obligé soit d’importer des ingrédients agricoles ou que les industries sont obligées de baisser le régime de production.

Huiles essentielles

« Nous avons des machines perfectionnées. Nous pouvons produire plusieurs tonnes de parfum à base de patchouli ou de géranium. Mais hélas, la production agricole de ces denrées est très limitée », a confié à la presse M. Juvénal Ndayisenga, DG de Bio HAP ltd (Bio Horticultural and Apicultural Products Ltd), un consultant Expert en Techniques Alimentaires. Son usine fabrique trois produits d’huiles essentielles dit IKIREZI- LemonGrass Oil, Geranium Oil et Eucalyptus Oil.

« Nous sommes en partenariat avec une industrie de parfumerie canadienne qui produit Eau de Parfum du Rwanda grâce aux matières premières que nous lui envoyons », a dit Ndayisenga qui promet de faire davantage pour faire connaître ses produit et sensibiliser les fermiers agricoles à produire une grande quantité de jus de géranium, d’eucalyptus et de lemon grass mais aussi de patchuli.


Macadamia en grains croquables, huiles végétales, chocolatés... le paysan y gagne-t-il ?

« Moi j’offre une opportunité au fermier rwandais de se constituer une rente viagère très confortable sans beaucoup d’effort de sa part », a confié Norce Gatarayiha, un jeune homme qui a investi dans la transformation des graines de macadamia avec un chiffre d’affaire de 30 à 40 millions de francs par an. Pour cet investisseur, un fermier qui a un demi hectare de champ de macadamia peut s’offrir une pension-retraite intéressante avec ses 900 frw, soit 1.3$ au kilo.

« Je parviens à collecter 200 tonnes de fèves de macadamia par an que je grille et emballe pour offrir aux avions de ligne. Bientôt je vais faire 5 produits dont l’huile de macadamia, le chocolat, la crème glacée, les petits gâteaux (cakes) et biscuits à base de macadamia », a-t-il confié à ce journaliste montrant que son ambition est sans borne n’eut été que « des Japonais nous mènent une concurrence acerbe car ils viennent avec leurs emballages, ce qui fait qu’ils vendent moins cher leurs produits ».

Conservation de la pomme de terre : Le stand de NAEB a exhibé un autre produit dit WINNAZ

Enfin une entreprise de transformation de la pomme de terre pour sa meilleure conservation ! Dans le stand de NAEB, il y est également exposé un nouveau produit rwandais, WINNAZ.

« C’est la pomme de terre de Musanze transformée en chips, confie Thijs, un entrepreneur hollandais qui est en joint venture avec un ingénieur rwandais en sciences alimentaires, Pascal Murasira. Nous venons à peine de démarrer la transformation de la pomme de terre en Chips. Ces chips sont contenues dans un emballage de 40 gr pour 600 Frw en matière biodégradable. Nous avons commencé avec 20 fermiers. Nous allons signer un MOU de fourniture avec 16 coopératives de fermiers de la pomme de terre pour arriver en novembre prochain à produire au moins 500 cartons de chips par jour ».

D’après Murasira Pascal, le coassocié de Thijs, le processus de transformation de la pomme de terre rwandais a commencé.

« Nous allons produire de l’amidon et des alcools consommables après avoir fait une étude sérieuse de marché. Cependant, nous faisons face à un défi de taille avec des produits étrangers, kenyans de surcroit, qui viennent emballés dans des plastiques non biodégradables. Quand il nous est exigé une qualité très chère d’emballage biodégradable, nous sommes obligé de vendre à un prix élevé nos produits ; ce qui fait que l’offre et la demande aidant, ils prennent la grande partie du marché », a confié à la presse Pascal Murasira, copropriétaire de WINNAZ.

Ce cri d’alerte intéresse beaucoup de décideurs et stratèges économiques du pays qui trouveront qu’en donnant des opportunités de crédits industriels et de recherche en laboratoires pour l’invention de milliers de labels typiquement tropicaux et rwandais, en promouvant autrement les fermiers rwandais qui rà la recherche pour l’invention de milliers de labels typiquement tropicaux et rwandais, en promouvant autrement les fermiers rwandais qui répondront aux demandes de nouveaux industriels agroalimentaires rwandais, non seulement le secteur agricole rwandais se verra peser un grand pourcentage dans le PIB mais aussi les mentalités culturales changeront du tout au tout. Avec ça, l’indépendance économique souhaitée par les pouvoirs publics ne sera qu’une éclatante réalité.


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