La Française Mélina Boughedir de nouveau jugée en Irak pour « terrorisme »

Redigé par IGIHE
Le 3 juin 2018 à 06:34

A Bagdad, la Française Mélina Boughedir est rejugée ce dimanche 3 juin pour terrorisme. Cette jeune femme qui avait rejoint le groupe Etat islamique dans le nord de l’Irak avec mari et enfants en octobre 2015, risque la peine capital.
C’est la troisième fois que Mélina Boughedir comparait devant la justice. Arrêtée à l’été 2017 à Mossoul, la jeune femme a été condamnée une première fois en février dernier à sept mois de prison pour entrée illégale en Irak. En revanche, elle est alors acquittée des charges de (...)

A Bagdad, la Française Mélina Boughedir est rejugée ce dimanche 3 juin pour terrorisme. Cette jeune femme qui avait rejoint le groupe Etat islamique dans le nord de l’Irak avec mari et enfants en octobre 2015, risque la peine capital.

C’est la troisième fois que Mélina Boughedir comparait devant la justice. Arrêtée à l’été 2017 à Mossoul, la jeune femme a été condamnée une première fois en février dernier à sept mois de prison pour entrée illégale en Irak. En revanche, elle est alors acquittée des charges de terrorisme, les juges estimant que son dossier est vide. Mélina Boughedir pensait alors être rapidement expulsée vers la France, et ainsi retrouver trois de ses enfants déjà rapatriés.

Mais la Cour de cassation irakienne en a décidé autrement. En réexaminant son dossier, la haute juridiction a estimé qu’elle savait que son mari était un combattant de l’Etat islamique.

Peine de mort ou prison à vie

Un mari cuisinier, pas combattant, dont elle n’a plus aucune nouvelle depuis des mois, a-t-elle affirmé au tribunal le 2 mai dernier, sa plus jeune fille dans les bras. A la question de savoir si elle adhérait à Daech, la jeune Française a répondu : « Pas du tout », affirmant être une simple mère au foyer.

La nouvelle audience de ce dimanche sera sans doute expéditive comme toujours en Irak, avec à la clé une possible condamnation à mort ou à la prison à vie, soit 20 ans de détention au regard de loi irakienne. Un procès inéquitable et sans véritable droit de la défense, s’insurgent ses avocats français.

La polémique Jean-Yves Le Drian

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n’a pas mâché ses mots pour évoquer le cas Mélina Boughedir, déclarant à la télévision qu’il s’agissait « d’une terroriste de Daech qui a combattu contre l’Irak », avant d’ajouter « quand on va à Mossoul en 2016, c’est pour combattre, elle est donc jugée sur les lieux de ses exactions ».

Des propos inacceptables pour Martin Pradel, l’avocat de la jeune femme, présent à Bagdad pour la défendre. « Ce mot de Jean-Yves Le Drian est un mot tout à fait délibéré pour lancer un message aux autorités irakiennes. Un message qui consiste à tirer les conséquences du fait que la France, par la voix de Jean-Yves Le Drian, souhaite que Mélina Boughedir soit condamnée, explique-t-il. Quand Jean-Yves Le Drian arrive à la qualifier de terroriste, nous considérons que c’est une pression qui est faite sur l’autorité judiciaire irakienne. Nous considérons que cela est tout à fait inacceptable et indigne d’un ministre d’Etat de la France ».

« Ça surligne encore plus le grave dérapage de Jean-Yves Le Drian parce que c’est une chose de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays souverain comme l’Irak, c’en est une autre de le faire alors que Mélina risque la peine de mort »

par rfi.fr


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