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Urgent

La girafe et l’éléphant

Redigé par Jean-François ISIBO
Le 15 mars 2012 à 11:32

Non, ce n’est pas une fable de La Fontaine, ni un conte pour enfants ! C’est, dans une Afrique où l’on n’a pas peur du paradoxe, la chronique croisée d’une tragédie et d’une success story. (Par Francis Kpatindé).
Dans un parc du nord Cameroun, les éléphants se font massacrer à tour de bras depuis le début de l’année, sans que nul ne s’en émeuve, hormis une poignée de mordus de l’environnement et de défenseurs des espèces en voie de disparition. Pas une semaine, depuis le mois de janvier, sans que l’on ne (...)


Non, ce n’est pas une fable de La Fontaine, ni un conte pour enfants ! C’est, dans une Afrique où l’on n’a pas peur du paradoxe, la chronique croisée d’une tragédie et d’une success story. (Par Francis Kpatindé).

Dans un parc du nord Cameroun, les éléphants se font massacrer à tour de bras depuis le début de l’année, sans que nul ne s’en émeuve, hormis une poignée de mordus de l’environnement et de défenseurs des espèces en voie de disparition. Pas une semaine, depuis le mois de janvier, sans que l’on ne retrouve des carcasses évidées de ces ongulés livrés aux oiseaux de proie et aux machettes de riverains affamés, tout heureux d’avoir – enfin – une belle occasion faire bouillir la marmite. Les défenses des malheureux pachydermes ont, comme il se doit, disparu. Elles sont parties faire le bonheur d’obscurs hommes d’affaires d’Asie ou d’ailleurs.

Selon les sources, entre 150 et 500 éléphants sur les 600 recensés dans le parc de Bouba Ndjidda auraient été abattus par des braconniers soudanais et tchadiens puissamment armés et commandités par des passeurs installés en Egypte, considérée comme une plaque tournante d’où la marchandise est acheminée en Asie.

Inacceptable ! Même sur un continent où humains et animaux se disputent parfois la pitance. Sans doute est-ce parce que l’animal passe pour quantité négligeable que le gouvernement camerounais a tardé à réagir. Et quand il s’est résolu à intervenir, les moyens en hommes, en armes et en équipements de surveillance n’ont pas suivi. La boucherie a continué de plus belle.

Dans un registre voisin, le Niger, et c’est le volet réjouissant de mon billet, a fait le pari de l’intelligence et le choix d’un futur peuplé de girafes. Les efforts du gouvernement pour la préservation des derniers représentants de la girafe peralta ont porté leurs fruits. En quinze ans, leur population est passée de 50 à 310 (146 mâles et 164 femelles), dont 26 en gestation, selon le dernier recensement publié début mars. En voie d’extinction, au milieu des années 1990, à cause des prédateurs (humains comme animaux), les girafes peralta ont trouvé leur paradis dans une zone protégée, à une heure de route au sud de Niamey. Les autorités camerounaises seraient bien inspirées de puiser dans la solution nigérienne, sinon on peut entamer la rédaction de l’épitaphe des proboscidiens de Bouba Ndjidda…


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