David Cameron, rouge de colère, juge "inacceptable" la rallonge de 2,1 milliards d’euros demandée au Royaume-Uni pour le budget européen 2014.
Le visage de David Cameron était aussi rouge que le coquelicot qu’il arborait au revers de son veston. Au terme de la deuxième journée du sommet européen, le Premier ministre britannique s’est présenté devant la presse remonté comme un coucou.
En cause : la rallonge de 2,1 milliards d’euros (1,7 milliard de livres sterling) réclamée par la Commission européenne au Royaume-Uni pour boucler le budget européen 2014. "C’est inacceptable pour cette organisation (l’Union européenne, et la Commission en particulier, ndlr) de travailler de cette façon", a tonné le Britannique.
"La manière dont cela a été présenté est inacceptable, et le montant dont on nous demande de nous acquitter en si peu de temps est inacceptable". Et le locataire du 10 Downing street de préciser : "Il est hors de question que je paie cette facture le 1er décembre", comme le demande la Commission.
David Cameron a également exprimé sa colère su Twitter :
Le nouveau calcul de la contribution britannique figure dans une proposition de budget rectificatif adopté le 17 octobre par la Commission, en vue du bouclage du budget européen pour 2014, a précisé jeudi soir le porte-parole de la Commission pour le Budget, Patrizio Fiorilli, cité par l’agence Belga. La réévaluation des contributions des Etats membres, proposée par la Commission "découle mathématiquement d’un changement des paramètres du calcul du PIB" décidé par les Vingt-huit (et donc le Royaume-Uni) et "de l’évolution macro-économique de chaque pays", a-t-il expliqué.
"L’économie britannique croit beaucoup plus vite que les autres, la logique est celle des impôts : si quelqu’un gagne plus, il paie plus d’impôts", a-t-il souligné.
La Belgique, elle, va retoucher 170 millions d’euros
En revanche, la nouvelle méthode de calculs du PIB des Etats membres par Eurostat, l’office européen de statistiques, bénéficie à certains pays. Dont la Belgique, qui devrait voir sa note allégée de quelque 170 millions d’euros. La France de son côté, devrait économiser un milliard d’euros, et l’Allemagne près de 780. A l’inverse, les Pays-Bas devront payer 600 millions d’euros supplémentaires.
David Cameron ne conteste pas qu’il puisse y avoir des variations d’une année à l’autre. "Parfois vous y gagnez, parfois vous y perdez", a-t-il admis, avant de rugir "mais pas 2 milliards d’euros !"
Le Premier ministre britannique a exigé que l’ordre du jour du Conseil européen soit modifié pour mettre le sujet sur la table. Il a trouvé des alliés en la personne du Premier ministre grec Antonis Samaras, du Maltais Joseph Muscat et du président du Conseil italien, Matteo Renzi - l’Italie doit repayer quelque 300 millions d’euros. Brisant la règle non-écrite, qui veut que les chefs d’Etat et de gouvernement ne rapportent pas les propos tenus par leurs confrères auteur de la table, David Cameron a cité M. Renzi qui, selon lui, aurait déclaré : "Ce ne sont pas des chiffres, mais une arme mortelle". Et M. Cameron de préciser : "Je suis d’accord avec lui". Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a pour sa part assuré n’être pas au courant de la demande de rallonge budgétaire.
David Cameron a réclamé la tenue d’une réunion des ministres des Finances de l’Union, pour que soit débattu ce brûlant sujet. Précision utile : le Royaume-Uni ne peut pas poser son veto sur un projet de budget rectificatif, la décision se prenant à la majorité qualifiée.
Pour Charles Michel, "Il y a eu un étonnement légitime", mais...
"Il y a eu un étonnement légitime" quant à l’ampleur de certaines projections pour les contributions au budget rectificatif 2014, admet Charles Michel. Mais selon le Premier ministre belge, le but du Conseil Ecofin sera "de faire la clarté et de préciser les modalités" de la méthode utilisée pour calculer ces projections.
Mais pas "de changer des règles qui ont été approuvées par le Conseil européen" et dont la Commission "veille à l’application", a complété le Wavrien. Bref, même si le nouvel occupant de la 16 rue de la Loi s’est garder de le formuler explicitement, on peut comprendre, entre les lignes, qu’il estime que Londres doit s’acquitter de la facture qui lui est présentée. D’ailleurs, a précisé le Belge, autour de la table des dirigeants européens, David Cameron n’a jamais laissé entendre qu’il ne paierait pas.
De l’autre côté de la Manche, les médias, mais aussi tous les partis britanniques, opposition travailliste comprise, ont joint leur voix à celle du Premier ministre conservateur. Pour les europhobes du parti Ukip, mais aussi pour les conservateurs les plus eurosceptiques, cette histoire de rallonge budgétaire pourrait bien être du pain bénit, alors que selon un récent sondage, 56% des Britannique souhaitent que leur pays reste membre du club européen.
Pour rappel, David Cameron, qui veut revoir les termes du contrat de mariage entre son pays et l’Union européenne, a promis d’organiser, s’il est réélu en 2015, un référendum en 2017 sur la sortie de son pays de l’Union. A la question de savoir si cette querelle budgétaire ne remettait pas en cause l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, David Cameron a répondu : "Cela n’aide pas, c’est clair".
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!