Mon père Masasu Nindaga était d’origine Congolaise et ma mère rwandaise, Mpingayera Angelique

J’habite en Belgique avec ma mère et mon petit frère.

Je suis née au Rwanda, pays où mes parents se sont rencontrés pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. En ce moment là mon père s’était enrôlé dans les troupes de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) pour plus tard continuer avec l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) dans laquelle il était l’un des commandants.

Après ma naissance, nous nous sommes rendus à Kinshasa où mon père exerçait une carrière politique suite à laquelle il est décédé.

Après la mort de mon père, nous sommes arrivés en Belgique en 2004, cela n’a pas été facile (quitter son pays du jour au lendemain pour se retrouver dans un pays inconnu). De plus, il fallait continuer à avancer, à se battre et à s’intégrer.

Les années passaient, et au dedans de moi je sentais des blessures intérieures à cause de mon passé. Je regardai en arrière et je m’enfonçai jour après jour dans cette amertume. Ne comprenant pas pourquoi j’avais perdu un être si cher dans ma vie, les jours, les nuits passaient sans être apaisée. Les personnes me voyaient, à l’écoute, mais ils ne savaient pas qu’à l’intérieur de moi j’étais vide.

Alors un jour, j’ai décidé de faire mon deuil. J’ai commencé tout doucement à accepter la mort de mon père tristement. Ce qui m’a le plus aidé, c’a été la prière. J’ai eu la grâce de grandir avec une mère croyante qui nous a éduqué avec des valeurs chrétiennes. Je me suis alors mise à chercher le Seigneur Jésus. Je savais que Dieu seul pouvait guérir mon cœur.

Dans cette quête de guérison, je me réfugiais la plupart de mon temps dans la musique. Là où il était difficile pour moi d’émettre des mots, des paroles, des phrases, je chantais. En chantant, je ressentais en moi un bien être, une paix et je pouvais faire passer mes dires au travers du chant.

Depuis mon plus bas âge, j’aimais beaucoup chanter. L’amour de Jésus Christ a commencé à combler mon cœur jusqu’à ce qu’un jour je sois guérie des blessures intérieures. Au plus je servais le Seigneur dans les louanges et dans l’adoration, plus je voyais ma vie changer. J’ai alors compris que c’était réellement un don qui venait de Dieu et que je devais continuer à le servir dans cette direction là.

Les années ont passé, je continuais à chanter. A un certain moment, j’ai eu à cœur de partager cette musique autrement. En composant mes propres chansons et puis, par la suite, en faisant un single.

J’ai alors pris le temps de prier pour mon projet et tout doucement, les mélodies, les compositions, les paroles ont suivi par la suite.

Cela a pris du temps ! Je ne savais pas trop comment ça allait se dérouler.... Mais le Seigneur a mis à mes côtés des personnes qui ont cru en moi et qui m’ont soutenu dans ce projet. Je me suis alors lancée dans ce projet avec foi en demandant la force et la persévérance venant de Dieu.

Et c’est ainsi que la sortie du single « Un refuge » sortira pour le 05 mai prochain.

Par ce projet, J’aimerais toucher un plus grand public, d’autres communautés que celles dans lesquelles je vis. En effet, je pense que plusieurs personnes traversent ou ont traversé un parcours de vie similaire au mien ou peut être différent. Et si je peux leur apporter un message d’espoir par le biais de mes chansons, que celles-ci soient une aide pour eux tout comme elles l’ont été pour moi ; Ce serait alors ma plus grande victoire. Selon moi, toute musique est porteuse de message et le mien est simple : il parle de la bonté et de la fidélité de Dieu.

La jeune chanteuse Esther avec le journaliste d'IGIHE

Esther et sa mère Mpingayera

Propos recueillis par Aimable Karirima