La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Louise Mushikiwabo, a accordé une interview à Albert Rudatsimburwa de Contact FM et Aldo Havugimana de Radio Rwanda. L’interview s’articulait entre autre sur les thèmes de la préparation des activités de la 20ème commémoration du génocide des Tutsi de 1994,de l’assassinat de Patrick Karegeya en Afrique du Sud, de la participation du Rwanda dans les missions internationales de maintien de la paix.

Préparatifs de la 20ème commémoration du génocide des Tutsi

Pour la Ministre, 20 ans après le génocide est un moment spécial où il faut faire une rétrospective sérieuse avec des activités de mémoire programmées partout dans le monde à partir de ce prochain 7 avril où se dérouleront Débats et et s’exposeront des résultats des recherches effectués sur le génocide des Tutsi.

La flamme de l’espoir circule dans tous les districts du pays pour revenir au Centre Mémorial de Gisozi en ce 7 avril.

Cas de l’assassinat de Patrick Karegeya

La ministre parle du parcours dans les services de renseignement rwandais de cet ex-colonel qui, exilé en Afrique du Sud,a été retrouvé étranglé dans une chambre d’hôtel sud africain. Avant sa fuite en Afrique du Sud, il a été accusé de trahison, dit-elle, ajoutant que le pire est que cet ex-colonel a voulu s’entendre avec le présumé génocidaire activement recherché Félicien Kabuga et sa famille, qu’il a exigé d’eux de l’argent et a couvert le présumé criminel et éviter son arrestation.

« Le Rwanda n’a pas le droit de s’immiscer dans la gestion d’autres pays au point de savoir qui est derrière son assassinat. Il n’a que faire de cela puisque Karegeya s’était déclaré ennemi du Rwanda » , a-t-elle déclaré profitant de l’occasion pour dénigrer à ce sujet la presse internationale et les opposants au gouvernement rwandais qui vont vite en besogne pour accuser le Rwanda de tout crime sans que des investigations poussées soient faites étayant leurs accusations.

La ministre révèle aux deux journalistes que Karegeya a déclaré lui-même qu’il allait combattre le Rwanda par la voie des armes.

« Quand un individu se permet de telles déclarations. Le pays doit lui aussi lutter contre lui. C’est ainsi ! Tu ne peux pas te lever, faire de telles déclarations incendiaires dans les médias internationaux. Tu commences à mettre en exécution ton plan de déstabilisation tout en faisant tout pour déposer le gouvernement par voie violente de guerre, alors là ça dépasse l’entendement » , a-t-elle précisé ajoutant que tout individu décidé à prendre les armes contre son pays, celui-ci doit aussi le combattre.

En sa qualité de porte parole du Gouvernement suivant de près les agissements de l’opposition rwandaise de la diaspora, eIle a dépeint Patrick Karegeya comme une personnalité moralement foncièrement corrompue et très nocive.

Elle a insisté sur le fait que toute personne qui s’allie aux Interahamwe est un ennemi du pays. Par voie de fait « Karegeya a fait alliance avec les FDLR pour mener des attaques contre le Rwanda où ils ont fait des victimes innocentes », a-t-elle confié.

Comme pour justifier ses déclarations, elle dit aux journalistes qu’à l’annonce de sa mort, les FDLR ont adressé à sa famille un message de condoléance. Selon elle, il a été élevé au rang de héros par les FDLR. Pour cette raison, a-t-elle dit, il est logé à même enseigne autant que le Gén. Sylvestre Mudacumura, commandant des FDLR.
L’assassinat de Karegeya dans les plans du Gouvernement rwandais ?

A la question de savoir si le Gouvernement rwandais aurait ourdi des plans d’élimination de son ennemi qu’était Karegeya, la ministre : « En plan ou non, moi je trouve que si tu me combats, je ne vois aucune raison de ne pas te combattre moi aussi. Son assassinat et le meurtrier, le pays qui l’a accueilli est entrain de mener des investigations à ce sujet », a-t-elle confié.

Casques bleus rwandais en Centrafrique, la guerre au Soudan du Sud, la Monusco et les Fdlr

La Ministre a confirmé que le Rwanda a été sollicité par l’Union Africaine pour intervenir en République Centrafricaine, que les préparatifs vont bon train. « De bons offices sont entrain d’être menés pour que le Soudan du Sud retrouve la paix », a-t-elle dit tandis que pour ce qui est du traitement mou que la Monusco réserve aux FDLR dans l’Est de la RDC après la défaite du M23, « Il se constate que la Communauté internationale fait de la surenchère sur des questions conséquentes alors que la question des FDLR va faire plus de 20 ans, que c’est bien celle-ci qui est le nœud de l’insécurité dans cet Est de la RDC. Malheureusement il s’observe qu’aucune démarche d’éradication de ce problème FDLR n’est pas déclenchée par la Monusco » , a déclaré la Ministre mettant en garde tout politicien qui tenterait d’alléger la force de frappe criminelle des FDLR. « Même si ces FDLR se réduisaient à un seul élément, elles resteraient un problème pour le Rwanda ».