" Moi, le dernier Tutsi", est une série de témoignages de meurtres visant des familles tutsies dans le village natal de Mayunzwe, dans le sud du Rwanda.

Pour une raison quelconque, des escadrons d’assassins Interahamwe de son village d’origine ont décidé que Habonimana allait être le dernier des Tutsis à être tué dans son village. Ils disaient vouloir continuer à l’exhiber aux passants qui devaient voir en lui le prototype du tutsi.
Ce destin a causé d’énormes souffrances à l’adolescent de douze ans. Il assistait impuissant à toutes les tueries dans le détail près. Il a vu dépécer ses deux parents et six frères et sœurs, oncles, tantes et presque tous les membres des familles tutsies qu’il connaissait.

Le coeur lourd, Habonimana a déclaré ce mardi, qu’en lançant son livre, qu’il souhaitait publier son histoire et ainsi garder la mémoire du génocide de 1994 contre les Tutsi pour les générations futures.
« Un outil important pour l’avenir qui durera des siècles », a-t-il déclaré à propos de son livre.
« J’ai vu tout le génocide se dérouler. Je vivais avec Sebuhuku (un chef de milice dans le village). J’ai tout entendu et tout vu. Je’ai voulu transmettre cette mémoire à travers ces pages (d’écriture) », a-t-il ajouté.
Le terrible génocide qui a eu lieu dans le village natal de l’auteur, Mayunzwe, actuellement dans le district de Ruhango, n’a toujours pas changé.
Le 23 avril 1994, la première victime du génocide est tombée à Mayunzwe. Le lendemain, c’était le début d’un massacre à grande échelle au cours duquel son père, sa mère et six frères et sœurs avaient été tués, raconte-t-il.

Seul lui et une de ses sœurs ont survécu à ce terrible génocide grâce aux soldats de l’Armée patriotique rwandaise (APR) qui ont vaincu les assassins et mis fin aux massacres.
Habonimana voulait depuis longtemps raconter son histoire au monde entier, mais il n’avait pas assez de compétences en écriture ni les informations nécessaires pour entrer en contact avec les éditeurs.

Mais grâce à l’auteur français Daniel Le Scornet, il a pu publier son livre et ce dernier en est co-auteur. En regardant ce qui s’est passé au Rwanda à travers l’histoire de Habonimana, Le Scornet a déclaré au public lors du lancement du livre que ce qui s’est passé au Rwanda laisse les gens craindre que le génocide peut être un crime qui peut se reproduire à tout moment et n’importe où.
« Il est possible que le génocide se reproduise à l’avenir dans n’importe quel pays, même dans les pays démocratiques », a-t-il déclaré à propos de ce qu’il pense en regardant comment le génocide rwandais s’est déroulé au vu et au su du monde entier.

Habonimana a déclaré que, par souci de mémoire et de réconfort des victimes du génocide, parmi lesquelles ses parents et ses frères et sœurs bien-aimés, il sera toujours prêt à raconter ce qui s’est passé et qu’il a vécu.
« Je serai toujours ce garçon de 12 ans qui sait et raconte l’histoire du génocide. Pour nous les survivants du génocide des Tutsi, les scènes de génocide , nous les vivons au quotidien. Elles gouvernent à notre insu nos pensées et nos actions », a-t-il déclaré à l’auditoire lors du lancement de son livre "Moi, le Dernier Tutsi" .

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