La République démocratique du Congo peut "passer un peu de temps sans" l’assistance du Fonds monétaire international, a déclaré samedi à Kinshasa le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, vantant les résultats économiques de son gouvernement.
"Le Fonds monétaire peut être considéré comme un médecin de la maladie économique", a déclaré M. Matata lors d’une conférence de presse. "Lorsque vous êtes responsable, vous n’êtes pas malade, et lorsque vous n’êtes pas malade, vous pouvez passer un peu de temps sans votre médecin", a-t-il ajouté.
Faute d’avoir obtenu suffisamment d’informations sur une cession de parts dans une entreprise minière appartenant au portefeuille de l’Etat congolais, le FMI avait suspendu en décembre 2012 une ligne de crédit d’environ 560 millions de dollars accordée à la RDC en 2009.
M. Matata répondait à la question d’un journaliste lui demandant où en étaient les négociations entre l’institution de Washington et Kinshasa en vue d’une reprise de ce prêt et si le gouvernement avait réellement besoin de l’assistance du Fonds.
"Nous sommes en étroit contact avec le Fonds monétaire international et, le moment venu, lorsque les négociations, ou les concertations, seront bien avancées et que le programme se pointera à l’horizon, on vous le dira", a déclaré M. Matata.
Il y a une "habitude" voulant que "si on n’est pas avec le Fonds monétaire [...] on doit avoir des taux d’inflation élevés", a ajouté le Premier ministre : "non, nous voulons que cela change, et nous changeons".
Selon les premières estimations officielles, la croissance économique du pays avait accéléré à 8,5% en 2013 (contre 7,2% en 2012), et le taux d’inflation a été ramené cette année-là à 1% (contre 2,7% en 2012 et 15,4% en 2011), a indiqué M. Matata, qui a pris ses fonctions en avril 2012.
Le projet de loi de finances initiale actuellement examiné au Parlement a été bâti sur une hypothèse de croissance de 8,7% en 2014, mais M. Matata Ponyo vise plus haut.
"Nous avons l’objectif d’atteindre un taux de croissance à deux chiffres", a-t-il annoncé.
Le Premier ministre a vanté la "stabilisation du cadre macroéconomique" rendue possible par l’action du gouvernement, dans un environnement particulièrement difficile : guerre dans l’est du pays, récession en Europe et ralentissement en Chine.
Il a insisté sur la stabilité du taux de change et la maîtrise de l’inflation, dont "les premiers bénéficiaires sont les moins aisés", qui touchent leurs revenus en francs congolais dans un pays à l’économie dollarisée où de nombreux produits de la vie quotidienne sont importés.
Pour M. Matata, la forte croissance attendue en 2014 doit permettre de poursuivre les programmes sociaux d’amélioration des conditions de vie des Congolais, notamment ceux de construction d’écoles, d’hôpitaux et de routes.
Extrêmement riche en ressources naturelles, la RDC est le dernier pays au classement de l’indice du développement humain des Nations unies. selon la Banque mondiale, deux tiers de ses habitants vivent sous le seuil d’extrême pauvreté (moins de 1,25 dollar par jour).
mj/aub
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