A l’heure où le Rwanda s’apprête à organiser la 18ème commémoration du génocide perpétré contre des Tutsis, des parents et proches vont continuer à exhumer des restes de leurs proches massacrés durant ces tragédies pour leur offrir une sépulture digne dans plusieurs quartiers de la capitale Kigali et ses environs.
A Kimisange, un quartier de la banlieue de Kigali, Alphonse Nkikabahizi, 41 ans, a décidé de rompre dix-huit ans de silence pour indiquer à la famille de Fidèle Nshunguyinka, son voisin qui vivait en exil au Burundi avant 1994, où les restes de son frère, François Kagabo, et toute sa famille, restés au pays, ont été jetés sous un tas d’immondices transformé en fosse commune durant les tueries.
C’est en dessous d’une fondation de cette même maison réhabilitée de Fidèle Nshunguyinka qui appartenait à son frère avant le génocide où sont entassés les restes de quelques centaines de victimes du génocide de 1994, indique-t-on auprès des autorités administratives locales.
"J’ai fait cela de plein gré pour libérer ma conscience de ce poids que je n’arrivais plus à supporter pendant dix-huit ans", affirme Nkikabahizi qui fut libéré de la prison en 2008 après avoir avoué son crime et avant d’être condamné aux Travaux d’Intérêt Général (TIG).
"Qu’importe si mon voisin m’accuse d’avoir tué la famille de son frère et me fait arrêter", a indiqué à l’agence Chine Nouvelle Alphonse Nkikabahizi qui nie avoir participé à la mort de son ancien voisin.
Fidèle Nshunguyinka regrette seulement que son voisin a refusé de lui dire que la famille de son frère reposait sous la fondation de cette maison familiale.
"Dix-huit ans après le génocide, il n’est pas question pour le moment de savoir si c’est Nkikabahizi qui les a tués ou non, mais plutôt de rassembler les restes pour leur trouver une sépulture digne", a-t-il indiqué.
Des os sont exhumés des fosses septiques, des buissons, des trous creusés à la hâte dans des cours de maisons ou aux abords des routes et sont rassemblés dans des cercueils avant une inhumation dans un des cimetières de la capitale, a-t-on encore constaté dans certains quartiers de la ville de Kigali et de ses environs.
Il est prévu que l’exhumation des restes des victimes du génocide de 1994 va se poursuivre partout au pays durant la semaine de deuil national en Avril prochain.
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