La réhabilitation de 3347 Km2 du Bassin versant de la Nyabarongo ; un casse-tête !

Redigé par NDJ
Le 16 mars 2018 à 10:23

Les experts du Rwanda Water and Forestry Authority sont à pied d’oeuvre pour retenir le limon du bassin versant de la rivière Nyabarongo qui s’étend sur quelques districts Ngororero, Muhanga, Nyaruguru, Huye, Nyanza, Rutsiro, Karongi, Nyamagabe soit un espace de plus de de 3347 Km2 à gérer, à arboriser et lutter efficacement contre l’érosion et faire de la Nyabarongo une réserve d’eau claire utilisable dans beaucoup de besoins de l’homme et des activités économiques du pays.

Pour l’immédiat, outre que le Rwanda Water and Foretry Authority (RWAFA) applique la méthode IWRM (Integrated Water Resource Management/Gestion Integree des Ressources en Eau) par le biais du Projet Water for Growth financé par la Hollande, il asseoit une approche intégrée ; un processus qui promeut des actions coordonnées de développement et de gestion de l’eau, des terres environnantes et des cultures y plantées pour pouvoir maximiser et transformer les bonnes conditions économiques des citoyens riverains de ces eaux tout en protégeant comme il se doit l’écosystème.

Dans le triangle de Ndaro et Nyange (District Ngororero, Province Ouest) et Mushishiro (District Muhanga, Province sud), un moutonnement de hautes collines du Versant Nyabarongo avec une pente raide de 45%,quelques 1.102 Ha, beaucoup d’interventions du RWAFA y ont été menées pour une valeur de 1.5 Millions d’Euros soit 1.64 milliards de Frw.

"Nous avons réhabilité les terrasses radicales pour les fermiers agricoles ; des terrasses sur lesquelles ont été plantés le foin pour bétail et autres arbres . Ainsi ces terrasses peuvent retenir 70% des eaux de ruissellement et donc luttent-elles contre l’érosion", a confié à la Presse M. Tetero, Directeur du Département Ressource en Eau près la RWAFA.

Le souci de la RWFA est d’éliminer toutes les causes d’érosion du sol de ce versant de la rivière Nyabarongo jaunâtre pour, à la longue, la rendre limpide.

Hélas, RWAFA a du pain sur la planche. Les habitants qui sont perchés sur les hauts de ces collines, leurs cultures sur brûlis, les eaux de toiture non retenues ; tout cela finit par créer des torrents très puissants dévalant ces collines pour emporter tout le limon dans le fond de la Nyabarongo et finit dans le lac Victoria en Uganda qu’il traverse pour enrichir les eaux du fleuve Nil.

"Moi comme vous me voyez ici j’ai 76 ans. Les hauts de ces collines n’étaient pas très habités au cours de mon enfance. Nous voyions là en bas une eau limpide de la Nyabarongo qui continuait paresseusement sa route", a dit Hajabakiga, 76 ans, un vieux de la Colline surplombant le barrage de Mushishiro sur la Nyabarongo. Une façon de dire qu’à perte de vue, les 3347 Km2 du bassin versant de la Nyabarongo n’étaient pas encore attaqués par l’activité champêtre de l’homme.

"Nous avons un autre problème, les concessions minières en action dans les districts constituant le versant. Quand bien même elles ont signé des accords de protection de l’environnement au moment où elles continuent leur production de minerais, il n’y a pas de suivi ferme. Ces concessions font des dégats, détruisent l’environnement et contribuent-elles fortement à la forte érosion et au transport de limon dans le fond du lit de la Nyabarongo", disent les responsables du RWAFA qui avaient tenu à transporter sur le terrain une équipe de journalistes venus de plusieurs salles de rédaction.

"Nous débattons des expériences d’ailleurs. Au Costa Rica, il a été adopté la formule de Payment for Ecosystem System. Ici, on décide du reboisement de larges bandes de terres des fermiers à qui on donne une compensation financière le temps qu’il faut pour attendre la maturite de leurs forets. Nous, notre démarche est de meubler les terrasses radicales des fermiers situées dans les espaces de protection. Nous avons dépensé genereusement 2.5 millions de francs par hectare au profit des proprietaires", a dit Tetero.

"Le Plan de développement de l’Upper Nyabarongo Catchment (Plan de Développement du Bassin Versant Nyabarongo) est en cours d’etude. Il sera pret ed’ici deux mois", a dit Tetero qui pense devoir le recouper avec les plans d’action des districts entrant dans la gestion des sites par lesquels passe la rivière.

Un travail de longue haleine qui devra se conclure par la maîtrise de l’érosion sur plus de 3347 Km2 du Versant et par une utilisation diverse aisée de l’eau de la Nyabarongo devenue limpide.


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