Le blocage de la messagerie Telegram décidé par la justice russe le vendredi 13 avril continue de faire des vagues, la Russie ayant le plus grand mal à faire appliquer la décision. L’instance fédérale de surveillance des médias russes, Roskomnadzor, a bloqué jusqu’à 19,4 millions d’adresses IP.
Selon un phénomène de réaction en chaîne, cette décision a entraîné le blocage de nombreuses autres adresses IP, elles-mêmes utilisées par d’autres sociétés, y compris occidentales, qui travaillent avec Internet. De nombreux autres sites subissaient de perturbations. C’est le cas des musées du Kremlin, dont les ventes de billets en ligne ont été interrompues pendant plusieurs heures, mais aussi de la messagerie Viber ou des sites de Volvo, ou de l’agence vidéo de RT. Selon toute vraisemblance, ils utilisaient des serveurs partagés avec Telegram, dont les adresses IP ont été bloquées par Roskomnadzor.
L’instance de surveillance des médias russes estimait mercredi le taux de perturbation du fonctionnement de Telegram à 30 %, le sulfureux cofondateur de cette messagerie, Pavel Dourov, affirmait que celle-ci était "restée disponible pour la majorité des résidents russes". La décision de la justice est intervenue après le refus des représentants de l’application de fournir aux services spéciaux (FSB) les clés permettant de lire les messages de ses utilisateurs.
De nombreux tutoriels circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, expliquant comment contourner le blocage en utilisant des proxies et des VPN, permettant de simuler une connexion à partir de l’étranger. Pavel Dourov, nouvel opposant numéro 1 avait appelé mardi à la "résistance numérique", annonçant son intention d’offrir des bitcoins et des "millions de dollars" aux particuliers et aux entreprises s’employant à contourner le blocage.
Facebook sur la sellette
Au nom de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, la pression n’a cessé de monter sur l’Internet russe ces dernières années, une manière selon certains analystes de maîtriser le débat politique et d’étouffer les voix trop critiques. L’ONG russe de défense des droits de l’Homme Agora, dont les avocats défendent Telegram, a annoncé mercredi envisager une action devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Outre Telegram, Facebook se trouve également dans le collimateur de l’agence de surveillance des médias. L’instance de surveillance Roskomandzor affirme que le réseau social sera bloqué en Russie si, à l’issue des contrôles qui doivent être menés jusqu’à la fin 2018, il ne s’est pas mis en conformité avec la législation russe.
"Un certain nombre de critères doivent être remplis, comme la localisation sur le territoire russe des bases de données des citoyens russes et l’élimination de toutes les informations interdites", a déclaré le patron de l’agence Alexandre Jarov, ajoutant que "la question du blocage va évidemment se poser".
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