Le NFPO (Forum National des Organisation Politiques) a organisé ce 13 décembre 2013 un colloque scientifique sur les grandes charpentes de l’histoire du Rwanda et sur la formation de la nation rwandaise.

Les organisateurs de ce colloque avaient invité à ce propos les dirigeants des partis politiques agréés, les étudiants de l’Institut d’études Politiques, professeurs et chercheurs universitaires.

Dans l’assistance, on remarquait la présence de Senateur Mugesera Antoine, Prof Mbonimana Gamaliel, Prof Gahama Joseph, Prof Gasarasi Charles, Prof Rutayisire Paul, Senateur Prof Nkusi Laurent, Major Nyirimanzi Gerard, Prof Masabo Francois, Dr Munyakayanza Jean Francois, Mfizi Christophe, Madamu Mukarutabana Marie, Dr Nzeyimana Isaie, Dr Nkaka Rapael, Dr Kabwete Mulinda, Senateur Dr Rutaremara Tito.

Le Rwanda a sa façon particulière de résoudre les défis auxquels il est confronté. Parmi ces stratégies de solution on peut citer les programmes Gacaca, Girinka, Ubudehe, Mutuelle de santé et autres », a indiqué au cours des débats Auke Lootsma, délégué du PNUD, principal partenaire de NFPO.

Pour la Présidente de NFPO, Mme Agnès Mukabaramba, « nous avons invité les chercheurs à ce colloque pour que des débats il se dégage des conclusions-recommandations sur lesquelles ont se basera pour renforcer la bonne gouvernance du pays ».

« En matière de gouvernance rwandaise, il y a une particularité sur la conception citoyenne de l’accession à l’autorité civile durable. Il y a donc certains principes sur lesquels peuvent se baser les formations politiques rwandaises en matière de gouvernance du pays sans toutefois nous référer uniquement aux courants de la pensée occidentale », a dit Anicet Kayigema, Secrétaire Exécutif de NFPO.

Valeurs référentielles rwandaises

Beaucoup d’intervenants dans le débat ont insisté sur la conformité aux principales valeurs caractérisant la culture rwandaise.

« Une nation qui n’a pas un système référentiel de valeurs n’en est pas une. Ces valeurs permettent une gouvernance cohérente et durable. Ce sont l’humanisme, la sagesse, la vérité, le patriotisme. Les enfants, nos enfants doivent grandir dans le respect de ces valeurs », est ainsi intervenu l’historien Prof Joseph Gahama de l’Institut Supérieur Pédagogique près l’Université Nationale du Rwanda.

Un jeune lauréat de l’Institut de Sciences politiques, Isaïe Mbonyinshuti, insiste sur le fait que les jeunes gens doivent s’approprier de l’histoire de leurs aieux pour pouvoir batir la rwandité. Selon lui, le non engagement à l’appropriation de l’histoire de la nation rwandaise a dirigé le pays tout droit au génocide des Tutsi de 1994.

Les prof. Gamaliel Mbonigaba et Charles Gasasira ont apprécié la gouvernance rwandaise d’antan avec une organisation étatique aussi parfaite que celle des occidentaux de ces temps-là.

« Le Rwanda n’était pas seul dans la région à avoir une organisation politique raffinée. Les régimes royaux de l’Afrique centrale étaient régulés sur les principes et valeurs de respect mutuel, de collaboration, d’amitié, de pacte de sang, de secours et de compréhension mutuels, de justice et d’usage de la vérité.

Dr Munyakayanza Jean Francois qui participait aux débats a insisté sur les causes de longévité du royaume Nyiginya tout en insistant sur son caractère rwandais évidé de tout sentiment ethnocentriste avec les guerres de conquête pour agrandissement du pays.

Le Prof Christophe Mpfizi de l’Université Catholique de Kabgayi a insisté sur le fait que les différences sociales devraient constituer un atout d’une nation et non le contraire.

Pour le Dr Sénateur Tite Rutaremara, l’éducation prodiguée dans l’Ecole traditionnelle Itorero et joutes oratoires dans les veillées familiales réfèrent à l’université actuelle.

Dans le cadre de l’idéologie de la citoyenneté rwandaise, le Sénateur Antoine Mugesera a souligné l’importance de connaître les relations interpersonnelles qu’ont les Rwandais et de débattre sur les structures étatiques du Rwanda ancien pour dégager une certaine particularité de la gouvernance rwandaise par rapport aux régimes organisés de la région interlacustre.

« Les Rwandais savaient qu’ils étaient soudés autour de la rwandité, une valeur supérieure à toutes les autres. Promouvoir la rwandité est un travail de longue haleine. L’idéologie de l’ethnocentrisme aidant, les Rwandais ont été poussés à se renier leur rwandité jusqu’à refuser à un groupe social tutsi ses droits sur la nation, ce qui a culminé dans le génocide de Tutsi », a dit Antoine Mugesera recommandant par après la construction d’un système idéologique de pensée et de conception largement partagé par tous les citoyens rwandais, un système menant à la grande productivité des richesses sociales.