Le ministre de la Jeunesse et ICT, Jean Philbert Nsengimana, a reçu la délégation de la Diaspora rwandaise invitée au Onzième Dialogue National Umushyikirano du 6 au 7 décembre 2013. Leur entretien a porté sur le débat autour de la question de la rwandité et du rejet de l’ethnocentrisme hutu et tutsi.

« Nous sommes en guerre pour l’épanouissement moral avec l’idéologie de ‘Ndi Umunyarwanda’ qui vient revivre la conscience des Rwandais déchirée par les sombres périodes de l’histoire du pays », leur a dit le Ministre qui est conscient que cette lutte morale est de longue haleine pour que blessures se cicatrisent et que les Rwandais rythment au même diapason.

Mary Baine, Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Etrangères, présente au débat a trouvé que « l’idéologie de ‘Ndi Umunyarwanda’ appelle à la Conscience des Rwandais et à ce qui les unit, à comprendre l’histoire du Rwanda, à l’entraide mutuelle pour dépassement de blessures morales que chaque citoyen a connues et de s’encourager mutuellement dans le long chemin du changement des attitudes sociales face au rejet de l’ethnocentrisme pour un avenir meilleur de la nation », a philosophé Mary Baine passant sous silence le fait que de criantes inégalités dans la redistribution des richesses est un virus qui détruit sévèrement les sentiments d’unité acquis de haute lutte.

Intervenant au cours de cette rencontre, Jean Baptist Habyarimana, Secrétaire Exécutif de la Commission Unité et Réconciliation a relevé que les recherches faites à ce sujet montrent qu’entre 25 et 30% de citoyens rwandais s’identifient à leurs ethnies respectives.

Bourreaux et victimes du génocide sont inquiets, raison pour laquelle il faut des débats francs pour un défoulement psychologique de la chose afin de dépasser pour de bon ces barrières ethniques, ce qui libérera les énergies pour une grande productivité des citoyens.

Marie grace Ruzindana, une Rwandaise du Canada, trouve que l’ethnocentrisme a dangereusement hypothéqué l’humanité du citoyen rwandais, qu’il est vu par le Canadien comme un hutu criminel à traduire en justice ou un traumatisé tutsi à suivre de près dans les asiles psychiatriques.

« Ceci est une raison suffisante pour nous tous Rwandais devons chercher ensemble une solution à a question ethnique pour le bien de nos enfants qui grandiront dans la paix et l’unité », a-t-elle dit.

Richard Habinshuti est un rwandais qui vient de faire un séjour de 17 ans en Belgique. Pour lui, le Programme ‘Ndi Umunyarwanda’ ouvre un débat au cours duquel chaque rwandais extériorise ce qu’il pense à sa façon. Ceci va droit vers la demande de pardon, la connaissance des défis de l’heure débattus librement.

Leone Hodari de France allie le concept de Ndi Umunyarwanda à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. D’après elle, la justice doit être respectée pour faire éclater la vérité sur les criminels et les innocents parmi le lot de suspects auteurs du génocide. Puis suivra l’établissement de toute la vérité sur notre passé.