Il s’agit du Dr Jean Minani et Léonce Ngendakumana, qui après avoir traversé une période très critique ensemble, leur rupture survenue la veille des élections de 2010 a été brusque et violente.

La photo ci-contre, prise au milieu de la première journée de la rencontre, entre leaders politiques, le 11 mars 2013, ne peut laisser indifférent un observateur qui connait l’histoire de ces deux personnalités.

En effet, les deux orphelins de Melchior Ndadaye, devenus frères ennemis se sont disputés du leadership au sein du parti Sahwanya-Frodebu (Front pour la Démocratie au Burundi). Léonce Ngendakumana convoque aussitôt, un Congres qui doit démettre Minani Jean jusqu’alors président légal de cette formation politique. Sagement après un long palabre, Minani cède les locaux de la permanence du parti. Tout en ne s’avouant pas vaincu. Il fonde son propre parti, dénommé Frodebu-Nyakuri (le véritable Frodebu). Ce dernier agréé, aussitôt, une brise souffle sur le feu qui couvait dans les cendres et celui-ci, s’active de plus belle.

Cette fois-ci, le conflit tourne autour des insignes, notamment la photo du martyr de la démocratie, Melchior Ndadaye. Ensuite viennent les couleurs du drapeau. Et la liste n’est pas exhaustive. Il fallait attendre le verdict des urnes issu des élections de 2010, pour que l’influence politique de Minani, auprès des Inziraguhemuka se confirme. Dès lors, les deux hommes se regardent en chiens de faïence, évitant tout contact physique apprend-on des sources proches a ces derniers. Les fruits de la dernière rencontre organisée par le Bureau des Nations Unies au Burundi sont incontestablement porteurs d’espoir. L’accolade entre les deux hommes devant les cameras de la presse en dit long.

Fruit de l’atelier sur le processus électoral : retrouvailles

Le cas de Minani et Ngendakumana n’est pas unique , d’autres retrouvailles ont été observées comme l’illustre la photo en bas. Le journaliste Eric Manirakiza

a revu son père spirituel, Alexis Sinduhije. Pas mal d’enfants ont retrouvé leurs parents. L’image montre bien que Minani et Léonce peuvent se réconcilier sans médiation, si ce n’est pas déjà fait. Cette rencontre historique a également mis en évidence la soif des politiciens burundais de vivre en harmonie et dans la paix. Avec cet esprit, les burundais se doteront très prochainement d’un Code électoral accepté par tous les acteurs. Et apparemment même la retouche de certaines closes de la Constitution ne posera pas de problème. `