Le fils de Kobagaya, premier témoin à la barre pour défendre son père

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Le 17 mai 2011 à 01:00

Le fils de Lazare Kobagaya, l’homme accusé d’avoir menti aux agents de l’immigration américaine au sujet de sa participation dans le génocide des Tutsi de 1994, a témoigné ce lundi dans le procès de son père.
Son témoignage Jean Claude Kandagaye s’est focalisé sur leur vie en tant que réfugiés burundais au Rwanda et les efforts de son père des années plus tard pour devenir un citoyen américain.
L’homme de 84 ans, qui vit àTopeka, dans l’Etat de Kansas, est accusé d’avoir illégalement obtenu la citoyenneté (...)

Le fils de Lazare Kobagaya, l’homme accusé d’avoir menti aux agents de l’immigration américaine au sujet de sa participation dans le génocide des Tutsi de 1994, a témoigné ce lundi dans le procès de son père.

Son témoignage Jean Claude Kandagaye s’est focalisé sur leur vie en tant que réfugiés burundais au Rwanda et les efforts de son père des années plus tard pour devenir un citoyen américain.

L’homme de 84 ans, qui vit àTopeka, dans l’Etat de Kansas, est accusé d’avoir illégalement obtenu la citoyenneté américaine en 2006. Il aurait caché son rôle dans la perpétration du génocide qui visait à exterminer les Tutsi en 1994.

L’acte d’accusation vise également à révoquer sa citoyenneté américaine si jamais M. Kobagaya est reconnu coupable.

Le procès Kobagaya est une première dans ce pays qui n’avait jamais organisé et jugé un procès pour génocide dans son histoire.
 
Kandagaye a dit dans son temoignage que son père est un Hutu et sa mère est une Tutsi. Aux jurés Kandagaye a dit que, même s’il a grandi au Rwanda, sa famille a été victime de discrimination parce qu’ils étaient des réfugiés burundais. Et en tant que réfugiés, ils ne pouvaient pas adhérer à un parti politique, fréquenter des écoles publiques secondaires ou obtenir des emplois et des services sociaux.

Kandagaye a dit aux jurés que, étant réfugié, son père ne pouvait pas être un chef de la milice rwandaise dans le village de Birambo où ils vivaient - un argument clé que l’équipe de la défense tente d’utiliser contrer les allégations du gouvernement américain selon lesquelles Kobagaya été un chef influent de la milice pendant le génocide.

Plus tôt ce lundi, les procureurs ont terminé leur plaidoyer après avoir entendu l’agent d’immigration qui a interviewé Kobagaya lors de sa demande de citoyenneté en avril 2006.

L’agent des services de l’immigration Jeryl Bean a témoigné que Kobagaya a répondu « non » lorsqu’on lui a demandé s’il avait participé dans le génocide ou commis un crime pour lequel il n’a pas été condamné.

Kobagaya a également nié avoir donné de fausses informations aux agents d’immigration ou avoir mentir pour gagner l’entrée aux États-Unis.

Les procureurs ont utilisé le témoignage de Bean pour contrer l’objection de la défense selon laquelle Kobagaya, involontairement, aurait nié devant les agents de l’immigration avoir vécu au Rwanda pendant le génocide des Tutsi en 1994 parce qu’il n’était pas familier avec la langue anglaise. Ainsi il aurait mal compris les questions sur le formulaire de l’immigration, a prétendu la défense.

La défense a poursuivi en disant que c’était l’un de ses fils, Kandagaye, qui a effectivement rempli les papiers car Kobagaya ne parlait pas anglais à l’époque.

Toutefois, l’agent Bean a dit aux jurés que Kobagaya parlait anglais et qu’aucun membre de la famille ou interprète n’était présent lors de l’entrevue de 2006 pour acquérir la citoyenneté américaine.

Une vingtaine de témoins sont attendus à ce procès que la presse américaine qualifie d’historique. S’il est reconnu coupable, Il risque 10 ans de prison et les Etats-Unis comptent le ramener au Rwanda pour y purger sa peine.

Photo : Lazare Kobagaya


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