Le Front national ne dupera jamais les Français

Redigé par The Times
Le 28 décembre 2013 à 01:07

Marine Le Pen peut toujours changer le nom de son parti, les Français ne perdront jamais de vue le côté "répugnant" du FN, écrit le journal conservateur londonien The Times.
Un dessin d’Arend Durant les deux années qui se sont écoulées depuis qu’elle a hérité du parti de son père, Marine le Pen s’est efforcée de redorer l’image de sa formation d’extrême droite. Agée de 45 ans, la nouvelle dirigeante du Front national (FN) n’en fait pas mystère : la dédiabolisation* est son objectif principal, et elle a (...)


Marine Le Pen peut toujours changer le nom de son parti, les Français ne perdront jamais de vue le côté "répugnant" du FN, écrit le journal conservateur londonien The Times.

Un dessin d’Arend

Durant les deux années qui se sont écoulées depuis qu’elle a hérité du parti de son père, Marine le Pen s’est efforcée de redorer l’image de sa formation d’extrême droite. Agée de 45 ans, la nouvelle dirigeante du Front national (FN) n’en fait pas mystère : la dédiabolisation* est son objectif principal, et elle a transformé le vilain parti de Jean-Marie le Pen en une force plus apaisée et moins misogyne.

Il est donc logique que, le FN s’attendant à réaliser une percée en 2014 [élections municipales et européennes], Le Pen fille* souhaite se débarrasser de son nom sulfureux et de son flamboyant logo tricolore. Le FN, créé en 1972 et issu du mouvement fasciste Ordre nouveau, a trop tendance à rappeler le temps des gros bras en veste de cuir, des catholiques intégristes et des nostalgiques de l’Algérie française.

La nouvelle appellation, qui pourrait comporter le mot "patriote", doit être susceptible de séduire aussi bien les fonctionnaires que les femmes à des postes de responsabilité qui envisagent de voter pour elle lors des prochaines échéances.

Quant au logo, le "Front" pourrait se doter de sa version de la croix de Lorraine, symbole utilisé par Charles de Gaulle pour rallier à lui ses compatriotes pendant la guerre. Le parti s’emploie à faire main basse sur l’héritage gaulliste depuis le jour où Jean-Marie Le Pen a commencé à piétiner les plates-bandes de Jacques Chirac dans les années 1980. [Le vice-président du FN, Florian Philippot, utilise le symbole gaulliste pour sa campagne municipale à Forbach.]

Le Pen père* n’est pas enthousiaste à l’idée de dire adieu* au FN, même si lui-même n’a parfois pas hésité à user d’appellations moins douteuses. Lors de l’élection de 1986, il l’avait ainsi rebaptisé : Rassemblement national.

Ce n’est pas la première tentative de Marine Le Pen pour ravaler la façade de sa formation. En 2012, s’étant retrouvée troisième au premier tour de la présidentielle, elle avait aligné les candidats du FN aux législatives sous la bannière du Rassemblement bleu Marine. Le but n’en était pas seulement d’échapper à l’image attachée au FN, mais aussi au caractère dynastique de son nom de famille, ce qui est révélateur. Le Pen fille* sait qu’il est bien plus facile aux gens de dire qu’ils sont "avec Marine" que "je vote Le Pen".


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