Le Ministre rwandais des armées, le Général KABAREBE, a accordé un long entretien à la journaliste belge Collette BRAECKMAN. Il lui a expliqué dans le petit détail près les péripéties qui ont amené à la constitution du M23 dans l’Est de la RDC et à la guerre désastreuse que les FARDC lui ont menée.
Le général lui a raconté plusieurs réunions mixtes à Kigali et Kinshasa conduites par de hautes instances militaires pour prévenir cette guerre qui a été inévitable à cause des « précipitations de la partie congolaise » subissant les pressions de la Communauté internationale pour arrêter dans les brefs délais le Général Bosco NTAGANDA alias Terminator.
Les sanctions étant décrétées contre le Rwanda pour son présumé soutien au M23, le Ministre rwandais montre toute une série de machinations qui obéissent à des motivations diverses dont celles, pour la partie congolaise, qui procèdent d’une sorte de « souci de sauver la face après sa défaite militaire et sommé d’expliquer pourquoi ses soldats n’ont pas combattu. Elle est soutenue par l’Occident, déçu par le fait que Bosco Ntaganda n’ait pas été arrêté par la Cour pénale Internationale et que le Rwanda n’a pas coopéré à cette arrestation.
Le Rwanda est puni car il n’a pas coopéré pas avec la Cour pénale internationale, cela, c’est le fond du problème. Tout le monde sait que le Rwanda n’a pas un seul soldat au sein du M23, ne lui donne aucun soutien. Même les Congolais savent cela, ils nous le disaient à titre individuel, mais ils devaient sauver la face… »
Et à la fin, le fier seigneur de guerre lancera au front de la journaliste qui lui demande s’il se fait des soucis à cause de la suspension des aides internationales au budget de fonctionnement du gouvernement rwandais :
« Sans aide, nous nous développerons mieux, cela nous donnera plus d’énergie encore.
S’ils en sont au point de baser leurs sanctions sur des mensonges, laissons les faire, cela ne risque pas d’influencer le Rwanda. Au Congo, nous n’avons pas commencé ces histoires, nous ne les avons pas soutenues et aujourd’hui nous n’allons pas y aller pour nettoyer leur désordre. Nous compterons sur nous mêmes comme nous l’avons toujours fait… »
En effet, les stratèges de Kigali ont trouvé un plan B, celui de mobiliser les hommes d’affaires et le commun des mortels à l’effort populaire de sauvegarde du régime de Kigali en renflouant les caisses publiques à travers un AGACIRO Development Fund et la création de Diaspora Bonds ; stratégie qui risque, s’il est géré avec parcimonie, risque d’accélérer l’indépendance économique du petit Rwanda.
Et c’est ici que le Rwanda risque d’être l’ennemi numéro un de l’Occident européen qui devra être abattu afin qu’il n’influence pas positivement d’autres pays du Tiers Monde à se passer des aides au développement occidentales.
Pour ce qui est de fausses machinations contre le Rwanda qu’on accuse de soutien militaire au M23, le général KABAREBE confie à la journaliste belge les déclarations de jeunes colonels congolais rwandophones lors de la visite de la délégation congolaise à Kigali qui venait se faire aider par les autorités militaires rwandaises afin que les militaires congolais ex-CNDP acceptent d’être redéployés hors de leur province du Nord Kivu.
Le général montre à la journaliste les causes profondes de la guerre en répétant les déclarations de colonels qui allaient par la suite se mutiner.
« … ce n’est pas Bosco qui nous bloque, mais le fait que beaucoup de points sur lesquels un accord avait été conclu en 2009 n’ont pas été réalisés. Comme préalable à notre déploiement dans d’autres régions du Congo, il fallait rétablir la sécurité au Kivu, régler le problème des FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, permettre que nos parents qui, depuis tellement longtemps, vivent dans des camps de réfugiés au Rwanda puissent rentrer chez eux. » Ils ajoutaient « notre intégration n’a jamais été complète, nous étions payés autrement que les autres militaires, nous avions reçu des grades mais ces derniers n’avaient jamais été confirmés par des arrêtés, et à tout moment nous risquions d’être chassés de l’armée. »
Ces officiers évoquèrent la ségrégation, l’exclusion, le fait d’être considérés comme des militaires de deuxième classe… »
De plus ils mentionnèrent le fait que 50 de leurs compagnons d’armes, qui avaient été transférés à Dungu en Province Orientale, avaient été tués en une seule nuit et que le gouvernement n’avait jamais mené d’investigation. Ils citaient le nom du responsable de leur mort, un colonel toujours en service… » « Nous avons été intégrés, certes, mais nous sommes toujours frustrés. Nous étions prêts à contribuer à la paix au Kivu, mais on ne nous aide pas : nous manquons de transport, de communications, de véhicules, d’argent. Rien. Comment pourrions- nous ainsi mener des opérations contre les FDLR et d’autres groupes armés ?
Et même lorsque nous entamons ces opérations, les FDLR en sont informés d’avance par des gens qui, depuis les rangs gouvernementaux, leur passent l’information. »
Pourtant tout semblait au préalable correct. A en croire le général, les relations entre la RDC et le Rwanda étaient et restent correctes car dans cet Est de la RDC, 4 régiments (2 rwandais et 2 congolais) de forces spéciales y campent et mènent des opérations conjointes contre les éléments des FDLR.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!