Le M23 se prépare à une probable reprise des négociations avec le Gouvernement congolais sous la médiation de l’Ugandais Crispus Kiyonga. Il a préparé un Cahier particulièrement chargé où rien n’est oublié pour ce qui est de ses revendications qu’il tient à faire ratifier par Kinshasa au cours de ces pourparlers.

Bertrand Bisimwa, Chef de l’aile politique du M23
Contrairement à ceux qui lui prêtent le cachet de marionnette au profit d’un ‘pays voisin’, le M23 formule des revendications tout à fait d’intérêt national et citoyen congolais avec un souci redirection des flux monétaires dans l’Est de la RDC pour une juste redistribution des richesses nationales.
Le M23 rentre dans l’esprit des stratégies de l’ONU et la Banque Mondiale consistant à inonder l’espace est rdcongolais de projets visant les changements socio économiques dont barrages hydroélectriques et voirie. L’amélioration d’un environnement des affaires devra amener un plus dans la stabilité de la région.
Mais tout d’abord, le M23 tient dans son article 2 du Cahier des Charges à voir se rematérialiser la confiance sociale :
« Le Gouvernement de la RDC s’engage à créer une structure spéciale chargée de la réconciliation nationale. Cette dernière devra jouir d’une autonomie financière et administrative et placée sous l’autorité du Président de la République et l’accompagnement de l’Envoyée Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs. »

Puis directement, il en vient à la redistribution spatiale équitable des revenus et recettes avec un accent sur l’Est oublié :
« En vue d’effectuer de progrès en ce qui concerne la décentralisation ; dès la signature du présent Accord, le Gouvernement de la RDC s’engage à :
– Appliquer les dispositions de l’article 175 de la Constitution relatif à la retenue à la source de 40% des recettes du trésor public et de promulguer endéans 45 jours une loi fixant la nomenclature des recettes fiscales et les modalités de leur répartition.
– Appliquer les dispositions des articles 2 et 3 de la Constitution portant création de 25 provinces plus la ville de Kinshasa. Endéans 45 jours, le Gouvernement de la RDC devra promulguer une loi organique portant sur la composition, l’organisation et le fonctionnement des entités territoriales décentralisées ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les Provinces ».
La principale revendication du mouvement viendra dans son article 5 où il parle de « fracture dans la cohésion sociale », de « destruction des infrastructures et absence de toute perspective de développement » de la région Est Rdcongolaise :
« … suite au déficit d’une paix durable et de la sécurité durant les dernières décennies dans l’Est de la République, le Gouvernement s’engage à décréter la partie Est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Ouele, Maniema et Tanganyika) comme étant une « Zone Sinistrée ». A ce titre, la zone déclarée sinistrée devra jouir de :

Amani, Porte-parole du M23. Il faudra une capacité surhumaine pour convaincre les grands hommes des média de Kinshasa comme le Ministre Mende Omalanga
Un statut administratif particulier ; D’un plan de développement spécial ;
D’une large autonomie fiscale et financière ; D’un concept opérationnel particulier pour sa sécurisation ; D’un programme spécifique de sécurisation pour la concrétisation des différents Accords régionaux, notamment :- Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi, le 15 Décembre 2006 ;- L’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région, signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013 ».
Mais tout porte à croire que le M23 tient à sa représentativité maximale dans les institutions républicaines congolaises afin de peser dans les décisions concernant leur patelin :
« Afin de faciliter l’intégration des cadres politiques du M23 et ceux considérés comme tels, le Gouvernement de la RDC s’engage à les faire participer à la gestion des institutions nationales par le biais du Gouvernement central ; de la Diplomatie – Chancelleries ; des Entreprises publiques ; des Gouvernements provinciaux ; de l’Etat-Major Général et autres », lit-on dans l’article 7 de son Cahier des Charges à présenter au médiateur ougandais Crispus Kiyonga. En ceci, le M23 déclare qu’il se transforme en parti politique avec des dispositions de changer de dénomination.

Lambert Mende, le verbeux ministre congolais des médias- des négociateurs du M23 ont du pain sur la planche.
Côté sécurité : le M23 bombe son torse confiant de sa combativité, de sa discipline et de sa détermination à collaborer au rapatriement de ses parents éparpillés au Rwanda, au Burundi et en Ouganda voisins, le M23 croit qu’il peut renverser la vapeur des relations géostratégiques telles qu’elles se dessinent actuellement à Kinshasa où il est fiché prorwandais ou une création du Rwanda.
Il décide alors que les FARDC devraient plutôt composer avec lui au lieu de pactiser avec un mouvement armé étranger FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qu’il faut combattre car il a semé pleurs et gémissements et zizanie parmi les citoyens congolais rwandophones avant de les jeter sur les routes de l’exil.
« Conformément à l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le M23 s’engage à mener des opérations conjointes avec le Gouvernement de la RDC, afin de participer aux opérations de pacification et de stabilisation de la partie Est. Pour pacifier durablement la partie Est de la République et participer efficacement à la stabilisation de la Région des Grands Lacs, ces opérations devraient se dérouler sur une durée de cinq ans renouvelables et auront pour objectifs : L’éradication définitive de toutes les forces négatives étrangères opérant à partir du territoire congolais (LRA, ADF-NALU, FNL, FDLR…). Le rapatriement dans leurs pays d’origine de tous les prisonniers capturés au cours desdites opérations. De ce fait, il y aura la composition et l’articulation des forces conjointes (FARDC-ARC) pour mener à bien lesdites opérations et parvenir, dans un délai raisonnable aux résultats attendus », ainsi est libellé son article 12.

Les deux armées (M23 et FARDC) fraternisent au moment du retrait du M23 de la Ville de Goma en février dérnier.
On retiendra essentiellement la pertinence de ces volets strictement politiques et sécuritaires.
Ce pendant le Cahier des charges statue également sur le respect des droits de l’homme, sur le secteur judiciaire et bien d’autres aspects de la vie nationale congolaise.
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