Le Gouverneur de Province du Nord, M. Aimé Bosenibamwe, s’est prêté à un entretien avec un journaliste d’IGIHE pour lui dire que quand il a demandé pardon au chef de l’Etat Paul Kagame à propos de la déstabilisation de la sécurité survenue en Province du Nord où certains dirigeants collaboraient avec les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), dans le District de Musanze ; que ce pardon était on ne peut plus sincère, qu’il venait du fond de son cœur.

Il faisait ainsi allusion aux différentes attaques à la grenade dans le district de Musanze où certains dirigeants de base étaient impliqués dont un certain Alfred Nsengimana, Secrétaire Exécutif de Secteur Cyuve, abattu à bout portant pour tentative de fuite.

Une demande de pardon nécessaire

« Il n’y a pas eu un relâchement en matière de maintien de l’ordre et de la sécurité au niveau du district Musanze ou de la Province du Nord. M. Nsengimana était même un modèle dans la mobilisation pour les activités gouvernementales. Personne n’aurait pu penser qu’il pouvait commettre des crimes pareils. En réalité, c’était un vrai caméléon », a confié le Gouverneur Bosenibamwe qui, au nom de tous les dirigeants de la Province a demandé pardon ce 6 juin dernier au Président de la République alors qu’il était en conférence avec les dirigeants de la Province du Nord.

« Quand son excellence le Président de la République vous a chargé d’une responsabilité pour laquelle vous éprouvez difficulté à réaliser, cela s’appelle un abus de confiance ou la trahison envers le peuple. Lui avoir demandé pardon solennellement, c’était un acte de la haute importance que je devais faire parce que, ici, nous travaillons et faisons équipe », a-t-il indiqué au journal. « Il faut dire qu’Alfred nous a salis nous tous », a-t-il ajouté.

D’après le Gouverneur, même s’il est difficile de lire ce qu’il y a dans les cœurs des hommes, des stratégies de contrôle des dirigeants ont été mises sur pied pour qu’ils remplissent leurs responsabilités au lieu de tremper dans la trahison du pays.
Le Gouverneur a montré comment le Secrétaire Exécutif de Secteur Cyuve, Alfred Nsengimana, a attiré de paisibles citoyens dans un réseau du mal avec les FDLR. « Il ciblait certaines familles ayant de proches parents dans les Fdlr opérant dans les forêts congolaises », a-t-il confié à IGIHE

Le Gouverneur montre comment Alfred était un caméléon rusé ayant préparé une attaque à la grenade contre la Maire de Musanze ; une attaque qui a emporté la vie d’un nourrisson, enfant adoptif de la maire. « Alfred aura été le premier à aller présenter à la maire ses condoléances les plus émues », a-t-il ajouté.

La RDC ne veut pas lâcher les fdlr

Le Gouverneur Bosenibamwe a sa propre analyse de la situation RD Congolaise en relation avec les Fdlr rwandaises bien encadrées par la RDC :

« Le phénomène Fdlr est un jeu à plusieurs acteurs. Les combattants de ce mouvement pourraient déposer leurs armes et rentrer au pays. Mais le gouvernement congolais leur donne toutes les possibilités de continuer à opérer librement et sans autres contraintes sur eux. Il ne se conçoit pas comment les troupes congolaises épaulées par les casques bleus de la Monusco et celles de SADC (Southern African Development Community), plus de cent milles hommes en armes, sont incapables d’immobiliser 2000 éléments des Fdlr, surtout que les position de ces dernières sont connues », a-t-il confié.

Côté économie, satisfecit

Le Gouverneur Bosenibamwe se satisfait du fait que la province qu’il dirige, véritable grenier du pays, est caractérisée par un développement rapide et une amélioration très remarquée des conditions de vie de ses citoyens ; que cela est dû au fait que les citoyens comprennent vite les programmes de développement et y répondent sans tergiverser.

« Nous n’avions que 3 hôtels en 2007, actuellement nous en comptons 26 dont 24 sont des investissements des natifs de la Province du Nord et que 19 sont érigés dans le district de Musanze », s’est départi M. Bosenibamwe, arborant une satisfaction sans borne pour le boom économique de sa province et de la grande ville de Musanze, ex Ruhengeri.

A la question du volte face de l’artiste Kizito Mihigo qui a trahi son pays, il s’est dit désillusionné de voir un artiste qui donnait des messages très édifiants pour les Rwandais. « Il s’avère qu’il portait deux peaux, une de mouton et une autre de loup. Il a montré qu’il nous trompait ».

Propos recueillis par Eric Shaba
Traduit du Kinyarwanda : Jovin Ndayishimiye