Le parquet général du Rwanda a accusé Paul Rusesabagina, dont l’histoire a inspiré le film « Hôtel Rwanda », de financer l’insécurité sur le territoire rwandais avec d’autres compatriotes installés en Belgique et aux Etats-Unis.

« Il y a de nouvelles preuves documentaires attestant que Paul Rusesabagina et d’autres ressortissants rwandais aux Etats-Unis ont apporté un appui matériel au groupe génocidaire des FDLR » (Forces démocratiques de libération du Rwanda), affirme le parquet, dans un communiqué, selon l’agence France presse.

Mr Rusesabagina, membre du nouveau parti d’opposition en exil, le Congrès national rwandais (RNC sigle en anglais), vit en Belgique et se déplace souvent aux Etats-Unis, notamment pour des conférences.

Il s’était vu décerner mi-novembre courant à Washington le prix de la Fondation Lantos pour les droits de l’Homme et la justice, en dépit de l’opposition d’organisations proches du Rwanda.

« Il s’agit de preuves de l’appui financier aux FDLR, destiné à aider cette organisation à mener des actes d’insécurité dans le pays », poursuit le parquet général dans son communiqué.

Les FDLR, dont certains membres sont accusés d’avoir pris part au génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 au Rwanda, sont basées dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et sont considérés comme un groupe terroriste.

« Cela est différent des preuves de transfert d’argent par Western Union que nous avons obtenues dans le passé et que nous avons eu l’occasion de porter à la connaissance des institutions chargées de faire appliquer la loi aux Etats-Unis et en Belgique », indique ce communiqué signé du porte-parole du parquet général, Alain Mukuralinda.

Rusesabagina gérait en 1994 pendant le génocide l’Hôtel des Mille collines à Kigali. Plusieurs rwandais le qualifient d’imposteur car il n’avait fait quoi que ce soit pour sauver les Tutsis qui s’étaient refugiés aux mille collines alors qu’ils lui remettaient des grosses sommes d’argent pour y entrer.

Selon les rescapés de l’hôtel des mille collines, la pression des militaires français, belges et des casques bleus qui occupaient également cet hôtel, est la seule raison qui avait mis à l’écart les tueurs.

Ils affirment que Rusesabagina n’avait rien fait pour que les réfugiés de l’Hôtel des mille collines restent en vie.