Le Parti de gauche en campagne contre le coût du capital

Redigé par L'Humanité.fr
Le 23 novembre 2013 à 05:19

Guillaume Etievant, secrétaire national du Parti de gauche, revient sur la nécessité de mener une grande campagne sur le coût du capital, objet d’un colloque à Paris samedi.
Pourquoi y a-t-il clivage à gauche sur le coût du capital ?
Guillaume Etievant. Depuis l’arrivée de François Hollande, aucune mesure n’a remis en cause les intérêts des actionnaires, des grands patrons. Sa politique vise en fait à maintenir ce qu’on appelle le coût du capital, c’est-à-dire la ponction des actionnaires sur la valeur (...)

Guillaume Etievant, secrétaire national du Parti de gauche, revient sur la nécessité de mener une grande campagne sur le coût du capital, objet d’un colloque à Paris samedi.

Pourquoi y a-t-il clivage à gauche sur le coût du capital ?

Guillaume Etievant. Depuis l’arrivée de François Hollande, aucune mesure n’a remis en cause les intérêts des actionnaires, des grands patrons. Sa politique vise en fait à maintenir ce qu’on appelle le coût du capital, c’est-à-dire la ponction des actionnaires sur la valeur créée par les salariés. Le symbole le plus frappant, c’est le crédit d’impôt compétitivité-emploi. Un véritable cadeau fiscal aux entreprises de 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’investissements et d’emplois.

Et ce crédit d’impôt sera, pour partie, financé par les Français avec l’augmentation de 6 à 7 milliards d’euros de la TVA. C’est un exemple du clivage avec le gouvernement et sa logique néolibérale. Il considère que le problème réside dans le coût du travail, donc les salaires des Français, et non dans la ponction des actionnaires.

Quel est l’impact du coût du capital sur l’économique ?

Guillaume Etievant : Prenons la question du partage de la valeur ajoutée créée dans les entreprises et qui, au plan national, constitue le produit intérieur brut (PIB). Celle-ci est partagée entre les salaires, l’État, l’autofinancement et les actionnaires.

Or, depuis les années 1980, dix points de PIB sont passés des salaires vers le capital. C’est considérable d’autant que ça ne sert ni l’investissement, ni les salaires, ni l’emploi comme le montrent les chiffres du chômage.

L’obsession des actionnaires est d’atteindre des taux de rentabilité de leurs capitaux de 15%. C’est beaucoup plus qu’auparavant et ça pèse négativement sur l’économie.

Les projets d’entreprises qui n’ont pas ce taux sont jugés non rentables. Cette financiarisation au seul bénéfice des actionnaires est mortifère pour notre économie.

Quelles convergences avec le PCF ou la CGT qui lancent également une campagne contre le coût du capital ?

Guillaume Etievant : Toutes les forces de gauche, les syndicats doivent s’unir pour mener des campagnes communes sur cette question si importante pour l’emploi. C’est l’ambition de la marche du Front de gauche, le 1er décembre, à Paris, et celle du colloque du Parti de gauche, ce week-end, pour contribuer à construire des alternatives.


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité