Jean-Marc Ayrault tente de stabiliser le bateau ivre du PS

Redigé par yahoo.fr
Le 22 octobre 2013 à 07:17

Le Parti socialiste a affiché mardi son soutien à la politique du gouvernement après une série d’épisodes calamiteux illustrant ses divisions, sans parvenir à faire taire les voix discordantes à cinq mois des élections municipales.
Après avoir présidé un petit déjeuner de la majorité à Matignon, où il a ensuite reçu en particulier le premier secrétaire du PS Harlem Désir, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé son camp à "faire bloc pour faire réussir la politique du président de la République".
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Le Parti socialiste a affiché mardi son soutien à la politique du gouvernement après une série d’épisodes calamiteux illustrant ses divisions, sans parvenir à faire taire les voix discordantes à cinq mois des élections municipales.

Après avoir présidé un petit déjeuner de la majorité à Matignon, où il a ensuite reçu en particulier le premier secrétaire du PS Harlem Désir, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé son camp à "faire bloc pour faire réussir la politique du président de la République".

"Il faut passer de l’émotionnel au rationnel", a-t-il déclaré ensuite à l’Assemblée nationale en exigeant l’unité sur "l’essentiel", la lutte pour la croissance et l’emploi.
Une mise au point du chef de la majorité s’imposait après un week-end marqué par les critiques, à droite comme à gauche, contre l’intervention de François Hollande sur l’affaire Leonarda, la collégienne expulsée vers le Kosovo dont le sort a fait descendre des milliers de lycéens dans la rue.
Le chef de l’Etat lui a proposé de revenir étudier en France sans sa famille, définitivement éloignée, mais il a été désavoué par Harlem Désir, qui a demandé le retour des frères et de la mère de Leonarda avant d’être "recadré".
Ces derniers jours ont aussi été marqués par des sondages en berne pour l’équipe au pouvoir et les huées contre François Hollande et Jean-Marc Ayrault entendues à Marseille chez les partisans de Samia Ghali, candidate malheureuse à la primaire PS pour les municipales de mars 2014.

L’affaire Leonarda devait être soldée lors de la réunion du groupe PS de l’Assemblée qui s’est déroulée, aux dires des participants, dans un calme relatif.

HARLEM DÉSIR FRAGILISÉ

Plusieurs députés ont pris la parole, mais pas Harlem Désir, "rabroué" au moment où le président du groupe, Bruno Le Roux, voulait lui donner la parole, a raconté un député.

"Le président de la République a pris une position, nous la soutenons, le débat est clos", a déclaré le numéro un du PS, déjà fragilisé avant cet épisode.

"Ce qui s’est passé ce week-end, il va avoir du mal à s’en remettre. C’est vraiment compliqué pour lui", prédit un ténor socialiste même si un autre le défend en expliquant qu’"on n’est pas obligé d’être le doigt sur la couture du pantalon".

Applaudi par les élus, Jean-Marc Ayrault a estimé que le gouvernement ne réussirait pas sans la "cohésion" du PS.

"J’ai la chance d’avoir l’appui et la solidarité de l’immense majorité des parlementaires socialistes, c’est particulièrement utile et réconfortant pour réussir la remise en marche du pays", a-t-il dit.

Le député de Paris Jean-Marie Le Guen veut croire pour sa part que "la page est en train d’être tournée, la volonté est réelle de se rassembler, de gagner en sérénité".

"Il a pu y avoir un certain nombre de dérapages, ils sont derrière nous", a-t-il dit.
Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui avait notamment reproché à l’exécutif d’être trop focalisé sur les résultats économiques, a parlé lui aussi de mobilisation pour "la réussite du changement".

"Dans la vie, il peut y avoir des périodes plus difficiles que d’autres, c’est aussi l’ensemble du quinquennat que nous devons avoir en tête", a-t-il souligné.

VOIX DISCORDANTES

Mais des voix discordantes continuent à se faire entendre.
Malek Boutih, député de la gauche du PS, estime ainsi que "les problèmes vont perdurer" et ne cache pas l’angoisse des socialistes à l’approche d’élections municipales et, surtout, européennes, où le Front national a le vent en poupe.

"Ce n’est pas du groupe socialiste que viennent les problèmes politiques en ce moment", a dit le député de l’Essonne, réveillant le spectre de 2002, qui avait vu Lionel Jospin quitter la vie politique après sa défaite face à Jean-Marie Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle.

"Alors ceux qui donnent des leçons en disant qu’il faut de la solidarité, je sais comment ça finit : le jour où il y a des résultats négatifs, on nous abandonne. Cette fois, on ne nous fera pas le coup. On n’est pas une génération qui va se taire sous prétexte qu’il faudrait attendre la fin du bal."

Signe du malaise ambiant, écologistes et radicaux de gauche ont voté la semaine dernière contre la réforme des retraites à l’Assemblée, où 17 députés socialistes se sont abstenus.

Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a même appelé les lycéens à descendre de nouveau dans la rue le 5 novembre pour obtenir le retour de Leonarda et de sa famille.

"Quand on fait de la politique, on recherche l’apaisement, on ne souffle pas sur les braises et surtout on ne dicte pas aux lycéens et aux jeunes ce qu’ils ont à faire", a répliqué le porte-parole du PS, Eduardo Rihan-Cypel

Edité par Yves Clarisse


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