
Dans une interview republiée aujourd’hui par le magazine M Le Monde, le père de l’un des kamikazes du Bataclan, Samy Amimour, confiait sa détresse face à l’enrôlement de son fils et comment il avait tenté de le faire sortir des rangs de Daesh. En vain. Aujourd’hui, son fils est mort après avoir commis l’impensable. Plus de 80 personnes sont mortes sous les balles des terroristes au Bataclan.
L’interview a été publiée fin décembre 2014 dans M le magazine Le Monde. Quelques mois plus tôt, Mohamed, 67 ans, est parti en Syrie avec l’objectif de ramener son fils, Samy Amimour, qui s’est engagé dans les rangs de Daesh un an plus tôt. Le père de famille, qui habite dans une cité de Drancy, ne se résout pas à voir son fils dans la violence et craint pour sa vie. Sachant qu’il risque la prison en France en tant qu’ex-combattant djihadiste, il a le projet de le ramener en Algérie et de l’aider à reconstruire sa vie là-bas.
Des retrouvailles très froides
Mohamed raconte ainsi dans le magazine M son arrivée sur le territoire de l’Etat islamique, au nord d’Alep : ’On m’a pris mon passeport. Les nouveaux djihadistes ont été accueillis par une vingtaine de barbus aux cris d’“Allah Ouakbar !”. Ils me félicitaient : “Malgré ton âge, tu es venu combattre !”’. Mohamed retrouve rapidement la trace de son fils, blessé, qui marche appuyé sur une béquille. « Il était avec un autre type, qui ne nous a jamais laissés seuls. C’était des retrouvailles très froides. Il ne m’a pas emmené chez lui, ne m’a pas dit comment il s’était blessé, ni s’il combattait.
Un jeune discret et timide
Pour Mohamed, c’est l’échec. Son fils ne témoigne d’aucune envie de rentrer avec lui. Il doit quitter la Syrie, plein de regrets et empli d’un sentiment d’échec. Nous sommes en décembre 2014. Moins d’un an plus tard, Samy Amimour se fait exploser au Bataclan.
Décrit comme un jeune discret, gentil, atteint d’une timidité maladive, Samy Amimour, âgé de 28 ans est né le 15 octobre 1987 à Paris. Deuxième d’une fratrie de trois, Samy a toujours vécu chez ses parents. Son bac en poche, il postule pour être surveillant de cantine mais sa timidité le dessert. Il décroche finalement un emploi de chauffeur de bus à la RATP, dont il démissionne au bout de 15 mois, en 2012.
Mis en examen
Le 19 octobre 2012, il est mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste (projet de départ avorté vers le Yémen avec deux de ses copains) et placé sous contrôle judiciaire. Il est apparu en violation de son contrôle judiciaire à l’automne 2013 et un mandat d’arrêt international a alors été délivré. C’est à ce moment-là que, selon sa famille, il serait parti en Syrie où il se serait marié. Mais le père de Samy Amimour ne comptait pas laisser tomber et envisageait encore de retourner en Syrie chercher son fils avant la fin de l’année. Trop tard. Samy Amimour a été identifié comme l’un des kamikazes qui s’est fait exploser dans la salle du Bataclan vendredi 13 novembre, au cours des attentats les plus meurtriers de l’histoire de France.
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