Le plan pour une transition civile adopté au Burkina Faso

Redigé par ats/Newsnet
Le 10 novembre 2014 à 10:02

L’opposition et la société civile du Burkina Faso ont validé dimanche soir leur plan pour une transition civile. Mais il leur restera à mener de difficiles négociations avec l’armée pour obtenir son retrait rapide du pouvoir.
Les militaires, qui ont pris les rênes du pays après la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre au terme de 27 ans de règne, ont promis, sous la pression de la population et de la communauté internationale, de rendre rapidement le pouvoir aux civils.
Une étape importante a (...)


L’opposition et la société civile du Burkina Faso ont validé dimanche soir leur plan pour une transition civile. Mais il leur restera à mener de difficiles négociations avec l’armée pour obtenir son retrait rapide du pouvoir.

Les militaires, qui ont pris les rênes du pays après la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre au terme de 27 ans de règne, ont promis, sous la pression de la population et de la communauté internationale, de rendre rapidement le pouvoir aux civils.

Une étape importante a été franchie ce dimanche 9 novembre, à la veille d’une visite du président de l’Union africaine (UA) : l’adoption, par l’opposition et la société civile, de la version finale de leur projet de « charte de la transition ».

L’homme fort du Burkina Faso, le lieutnant-colonel Zida, a rencontré une représentante du gouvernement américain en charge de l’Afrique, Bisa Williams. (Samedi 8 novembre 2014)

Institutions intérimaires

Ce texte prévoit la création d’un parlement intérimaire de 90 membres avec 10 représentants de l’armée, 40 de l’opposition et 30 de la société civile. Les dix derniers sièges seront attribués à d’autres partis politiques, y compris les anciens alliés du président renversé Blaise Compaoré. Ces derniers, ainsi que les militaires, n’ont pas participé aux négociations.

Le gouvernement intérimaire serait composé de 25 membres qui n’auraient pas la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle, ni aux élections législatives qui doivent avoir lieu l’an prochain.

La charte, qui doit être présentée cette semaine aux militaires et mais aussi aux anciens partisans de M. Compaoré, pourrait être amendée.

Elle propose notamment de créer un collège spécial qui aurait pour mission de désigner la personnalité qui présidera à la transition et veillera à la préparation des élections. Ce collège compterait sept militaires, 15 membres de partis politiques et de la société civile et huit chefs religieux ou chefs traditionnels.

Trouver l’oiseau rare

« C’est un texte qui semble réunir tout le monde. Le point épineux est de choisir l’homme qui va présider pendant la transition », a commenté Roch Marc Christian Kaboré, président du Mouvement populaire pour le progrès (MPP, opposition).

En attendant de trouver l’oiseau rare, une autre étape est essentielle : le projet rédigé par les opposants et les responsables de la société civile doit être soumis à l’armée. L’actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, reste en effet toujours au centre du jeu.

Une réunion de « synthèse » est censée déboucher rapidement sur un texte unique, selon les militaires et des acteurs des discussions. « Tout devrait se mettre rapidement en place, les organes de la transition et notamment le président de la transition », a estimé un des ténors de l’opposition, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, tablant sur le milieu de la semaine prochaine.

L’armée a été invitée à participer aux travaux, mais elle a décliné l’offre, pour préparer son propre plan. Cependant, lors d’une brève apparition samedi devant les négociateurs, le colonel Auguste Denise Barry s’est voulu rassurant. « Les choses ne peuvent plus être comme avant. Le peuple burkinabè est entré dans l’Histoire, l’armée burkinabè doit aussi entrer dans l’Histoire », a-t-il lancé.

Pressions internationales

Une manière de dire que le temps des putschs était fini pour ce petit pays sahélien théâtre d’une succession de coups d’Etat militaires depuis son indépendance. Mais de fortes pressions internationales continuent à s’exercer pour forcer les hommes en treillis à quitter le devant de la scène.

Washington a rappelé samedi ses engagements au lieutenant-colonel Zida. Et le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui dirige actuellement l’UA, est attendu lundi dans la capitale burkinabè.

Le contexte est délicat : M. Zida a balayé d’un revers de main jeudi l’ultimatum de 15 jours lancé par l’UA pour un retour du pouvoir aux civils, sous peine de sanctions. Mais la Cédéao, l’organisation régionale ouest-africaine, a réclamé de la souplesse à l’égard de Ouagadougou.


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