Le porte-avions « Charles-de-Gaulle » en route pour l’est méditerranéen

Redigé par Igihe
Le 19 novembre 2015 à 09:12

Entre fierté et inquiétude, la ville de Toulon, près de Marseille, a dit au revoir mercredi 18 novembre au fleuron de la marine française. Le Charles-de-Gaulle est parti avec un jour d’avance et une destination finale bien plus proche qu’envisagée pour répondre à l’urgence de la situation. Une fois arrivé en Méditerranée orientale, le seul porte-avions nucléaire de la marine nationale va pouvoir tripler les rotations aériennes pour frapper le groupe Etat islamique sur place.
Sur les quais, l’émotion (...)

Entre fierté et inquiétude, la ville de Toulon, près de Marseille, a dit au revoir mercredi 18 novembre au fleuron de la marine française. Le Charles-de-Gaulle est parti avec un jour d’avance et une destination finale bien plus proche qu’envisagée pour répondre à l’urgence de la situation. Une fois arrivé en Méditerranée orientale, le seul porte-avions nucléaire de la marine nationale va pouvoir tripler les rotations aériennes pour frapper le groupe Etat islamique sur place.

Sur les quais, l’émotion était forte pour assister à ce départ (images aériennes sur le site spécialisé Mer et Marine). Au bord de l’eau, ils sont une centaine à applaudir, photographier ou faire un signe de la main en direction du porte-avions. Les proches sont fiers mais inquiets pour « leurs » marins, à l’image de Caroline dont l’époux est à bord du navire : « C’est la première fois qu’il embarque sur le Charles-de-Gaulle. C’est un peu triste, mais en même temps on sait que c’est pour la bonne cause », confie-t-elle.

L’émotion prend le dessus dans certaines familles, comme chez Emilie et sa fille, qui laissent échapper quelques larmes : « Ce n’est pas facile pour nous, mais pour eux non plus. Ils nous laissent ici à terre, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s’en sortir. »

D’autres, à l’inverse, gèrent le stress du départ avec sérénité comme Carine et ses deux fils, habitués aux « au revoir » : «  Ben oui ça va. On est habitués. Et puis c’est normal, c’est leur mission, et puis c’est notre vie. C’est important à l’heure actuelle. »

Tripler la capacité opérationnelle de la France

Et sur le Charles-de-Gaulle, le contre-amiral René-Jean Crignola voit de la fierté et de la résolution à bord : les hommes « se sont préparés à cet engagement depuis des mois. Ils sont prêts, ils sont déterminés à remplir cette mission. »

La bête de guerre est imposante, le navire abrite pas moins de 2 000 hommes et de nombreux avions de combat qui viendront épauler les douze Rafale et Mirage 2000 positionnés dans des bases militaires en Jordanie et aux Emirats arabes unis. Le Charles-de-Gaulle « triplera la capacité d’action de la France » selon les mots de Fançois Hollande devant le Congrès lundi 16 novembre.

Escorté par un sous-marin nucléaire lanceur d’engin et deux navires d’escorte, le Charles-de-Gaulle prendra position, non pas dans le golfe arabo-persique comme envisagé au départ, mais en Méditerranée orientale. Ce qui permettra de débuter les opérations avec trois semaines d’avance, soit d’ici une semaine environ. «  La riposte de la France sera impitoyable » a promis le chef de l’Etat. La mission sera longue et ce n’est pas la première que le navire effectue une mission contre le groupe EI puisqu’il avait déjà rejoint le dispositif naval de l’opération Chammal, dans le golfe Persique en février 2015.

■ Fiche technique du Charles-de-Gaulle

Navire amiral de la marine nationale, le Charles-de-Gaulle est le premier et seul bâtiment de combat de surface à propulsion nucléaire construit en Europe occidentale. Construit aux chantiers navals de Brest (nord-ouest), il a été mis en service en mai 2001. Il a subi une phase de remise à niveau opérationnelle en octobre 2015.

Le profil du bâtiment est hors-norme : il pèse 38 000 tonnes, il est long de 238 mètres, et, puissant de 76 000 CV, il atteint la vitesse de 27 noeuds. Il embarque, outre deux milliers d’hommes, plusieurs types d’avions et d’hélicoptères (un groupe aéronaval complet composé de vingt-six chasseurs - dix-huit Rafale et huit Super Etendards - cinq hélicoptères, deux avions radar), une batterie de missiles et anti-missiles, une technologie électronique de pointe (radars, viseur, leurres, etc.).

avec RFI


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