Le procès de Mme Victoire Ingabire Umuhoza, le président du parti d’opposition des Forces démocratiques unies (FDU) a été reporté au 5 Septembre 2011, à la demande de l’accusé.

Le procès s’était rouvert ce lundi dans la matinée et une centaine de personnes étaient présentes. Autour de 8h.30’ heure locale, l’accusée est entrée dans la cour en saluant les membres de son parti venus assister au procès.

Après l’ouverture du procès, l’avocat de Mme Ingabire a immédiatement demandé à la Haute Cour d’ajourner son cas jusqu’en Septembre 2011.

Ce procès qui aurait du débuté le 16 mai de cette année, vient d’être reporté pour la deuxième fois.

Mme Ingabire a dit qu’elle avait besoin de plus de temps avec ses avocats pour étudier son dossier d’environ 2500 pages en kinyarwanda, y compris des preuves venant du Burundi, de la Belgique et les Pays-Bas.

En outre, le dossier doit être traduit en anglais, étant donné que deux de ses avocats sont britanniques et toutes les traductions nécessaires doivent être faites avant le début du procès.

L’un de trois avocats de l’accusée Me Gatera Gashabana, de nationalitérwandaise, était avec elle ce lundi devant la Haute cour de Kigali.

« Nous avons sollicité l’ajournement du procès parce que deux confrères de notre équipe ne seront disponibles qu’à cette date », a indiqué Me Gashabana joint au téléphone.

Parmi plusieurs accusations portées contre la présidente des forces démocratiques unifiées (FDU), il y a l’incitation au divisionnisme, la mise en place d’une organisation terroriste et la collaboration avec les rebelles rwandais qui se cachent dans la République démocratique du Congo (RDC). Mais l’accusée rejette catégoriquement toutes les charges retenues contre elle.

Mme Ingabire, qui voulait poser sa candidature face à Paul Kagame lors de l’élection présidentielle d’aout 2010, comparaissait avec quatre autres accusés, présentés par le juge comme des membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion rwandaise basée en RDC. Ces co-accusés plaident coupables et sont disposés à témoigner contre elle.

L’opposante, qui était déjà sous contrôle judiciaire, est rentrée en janvier 2010 après 16 ans d’exil au Pays-Bas pour prendre part aux élections présidentielles d’août dernier.

Elle a été arrêtée à Kigali en octobre 2010 et depuis attend son procès en prison.

Martin Ngoga, procureur général du Rwanda, assure disposer de solides éléments de preuve, dont celles de transfert d’argent au profit des rebelles FDLR et des témoignages de commandants de cette organisation.

La défense de Mme Ingabire accuse le pouvoir d’avoir fabriqué des preuves contre l’opposante dans le seul but de l’empêcher de participer à la vie politique du pays.

Son mari et ses enfants vivent toujours en Zevenhuizen au Pays-Bas.

Photo : Victoire Ingabire lors de sa première comparution quelques jours après son arrestation