Le procès de Victoire Ingabire reprend ce mercredi

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Le 6 septembre 2011 à 03:01

Le procès de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire, poursuivie notamment pour "complicité de terrorisme", a débuté lundi à Kigali dans une ambiance tendue et sous protection policière renforcée.
Le parquet avait auparavant demandé un nouveau délai, faisant valoir qu’il attendait de la Cour suprême néerlandaise l’autorisation d’obtenir certains éléments nécessaires à son dossier, mais cette demande a été rejetée. "L’accusation n’avait pas donné à la Cour une raison appropriée pour repousser à nouveau ce (...)

Le procès de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire, poursuivie notamment pour "complicité de terrorisme", a débuté lundi à Kigali dans une ambiance tendue et sous protection policière renforcée.

Ingabire en audience

Le parquet avait auparavant demandé un nouveau délai, faisant valoir qu’il attendait de la Cour suprême néerlandaise l’autorisation d’obtenir certains éléments nécessaires à son dossier, mais cette demande a été rejetée. "L’accusation n’avait pas donné à la Cour une raison appropriée pour repousser à nouveau ce dossier", a estimé le juge président du tribunal.

les co-accuses de Victoire Ingabire

Malgré le rejet de la requête du parquet, le procès a quand même été reporté pour ce mercredi. Initialement prévu pour le 16 mai, ce procès a été déjà reporté deux fois, à la demande de la défense qui voulait notamment la traduction du dossier préparé en kinyarwanda, une langue que deux des avocats de Victoire Ingabire ne comprennent pas.

La question de la traduction des débats a encore occupé une partie de la journée de lundi, jusqu’à la décision du juge Rulisa de nommer un traducteur officiel pour la reprise de l’audience mercredi.

Victoire Ingabire est arrivée à l’audience le crâne rasé, les menottes aux poignets, vêtue de la traditionnelle blouse rose des détenus. Chaussée de fines lunettes, elle semblait en bonne forme et a discuté en souriant avec son avocat.

Ingabire discutant avec son avocat britannique

Présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), une formation d’opposition non encore agréée au Rwanda, Mme Ingabire est poursuivie pour complicité de terrorisme, propagation de l’idéologie du génocide, sectarisme et divisionnisme, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, création d’un groupe armé avec l’intention de provoquer la guerre.

Elle réfute catégoriquement ces accusations.

Le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, avait assuré disposer de preuves solides contre Ingabire, notamment des transfert d’argent au profit des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement de rébellion rwandais qui multiplie les exactions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), considéré comme un groupe "terroriste".

Dans le même tribunal, le parquet a d’ailleurs entamé ce jour lundi, l’examen du dossier d’un des co-accusés de Ingabire , Tharcisse Nditurende, un ancien responsable des FDLR qui aurait reconnu, selon l’accusation, avoir collaboré avec Ingabire pour monter une force armée hostile au régime du président Kagame.

Victoire Ingabire était rentrée au Rwanda en janvier 2010 après 17 ans d’exil aux Pays-Bas, visant à se présenter à la présidentielle remportée haut la main par le president Paul Kagame en août 2010. 

La question de la traduction des débats a encore occupé une partie de la journée de lundi, jusqu’à la décision du juge Rulisa de nommer un traducteur officiel pour la reprise de l’audience mercredi.

"Un report du procès se ferait clairement au détriment de Mme Ingabire, dans la mesure où elle serait l’objet d’une période de détention préventive encore allongée", avait fait valoir l’avocat de Mme Ingabire, le Britannique Iain Edwards.


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