Cela fait suite à une série de réunions entre le Président Paul Kagame et le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au cours desquelles ils ont convenu, entre autres, d’ouvrir une ambassade d’Israël à Kigali.
New Times a eu un entretien exclusif avec Yuval Rotem, Directeur Général du Ministère israélien des Affaires Etrangères, sur de nombreuses questions, notamment les relations entre Israël et le Rwanda et l’Afrique en général, les questions controversées relatives aux réfugiés ainsi que le commerce entre le Rwanda et Israël.
Votre Premier Ministre a rencontré le Président rwandais à plusieurs reprises au cours des deux dernières années. Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie la confiance entre les dirigeants, la confiance entre les pays et, par-dessus tout, les deux pays ont intérêt à orienter leurs relations dans une direction différente, bénéfique pour leur peuple.
Cela signifie également que les deux pays sont prêts pour la prochaine étape.
Dans ce contexte, notre ambassade a ouvert ses portes, ce qui est un symbôle et une bonne pratique, avec la volonté israélienne de faire progresser cette relation dans le domaine de la coopération, de la collaboration, et surtout de voir comment faire progresser, dans le futur, l’intérêt des deux pays en matière économique, politique et stratégique. C’est l’affaire de la politique et de la diplomatie.
Plus tôt cette année, Ron Adam, le premier Ambassadeur résident a présenté ses lettres de créance au Président Kagame. Cela ressemble à un moment historique. Quelle est son importance ?
Pour nous, cela est très riche en événements, car il s’agit de notre ambassade numéro 11 en Afrique, et je pense qu’il était quelque peu irréel dans la diplomatie israélienne qu’un des pays les plus amis d’Israël - le Rwanda - n’ait pas d’ambassade dans sa propre capitale.
RwandAir devrait commencer des vols directs vers Tel Aviv. Quel potentiel cela a-t-il dans la promotion des échanges entre les deux pays ?
Vous n’avez pas de meilleurs moyens d’améliorer les relations bilatérales entre les pays si vous n’avez pas de vols directs d’un endroit à l’autre. C’est la meilleure façon de mesurer l’intérêt des relations entre deux pays.
Au moment où vous allez avoir des vols directs, cela signifie qu’il y aura du tourisme entre les pays, qu’il y aura plus de trafic d’affaires et, surtout, que cela va aider les relations interpersonnelles.
Quand je vois nos relations avec d’autres pays, la meilleure option et la meilleure mesure pour faire avancer cette relation sont toujours les vols directs.
Ainsi, en signant cet accord (BASA), nous avons aidé nos transporteurs aériens dans leur service, ce qui améliorera considérablement nos relations.
Existe-t-il des perspectives commerciales pouvant être exploitées ?
Lorsque la croissance de votre pays se situe entre 6 et 7% par an, de nombreux pays ont la possibilité de venir ici et de frapper à votre porte pour voir ce qu’ils peuvent encore apporter à cette croissance.
Israël et le Rwanda cherchent notamment à renforcer la coopération dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité. Quel est le partenariat existant dans ces domaines et dans d’autres secteurs ?
Ce n’est jamais assez. Nous pouvons toujours faire plus et je pense que c’est ce que vous allez voir après l’ouverture de l’ambassade.
Nous avons établi déjà le Centre d’excellence agricole au Rwanda. C’est le plus grand projet de l’Agence étrangère israélienne, MASHAV.
Nous faisons des investissements importants pour pouvoir apporter des connaissances et un savoir-faire aux habitants d’ici, sur la base de l’expérience d’Israël. Des centaines d’agriculteurs et de personnes travaillant dans l’agriculture au Rwanda seront formés et ils seront en mesure d’apporter beaucoup plus de qualité, beaucoup plus de quantité, et surtout, cela apportera plus de revenus à la population. C’est exactement le type de coopération que nous souhaitons améliorer dans la mesure du possible. Je pense que cela sera le premier volet de coopération avant de passer au deuxième, à savoir l’ICT.
C’est un secteur que votre pays cherche à dévélopper, et compte tenu du fait qu’Israël est un moteur de la créativité, de l’entrepreneuriat et de la haute technologie, c’est un domaine qui sera privilégié.
Israël faisait partie des pays qui ont soutenu la résolution des Nations Unies sur le génocide contre les Tutsi ...
Au moment où vous avez une relation de confiance, des relations entre dirigeants et une confiance entre pays, vous pouvez vous soutenir mutuellement en cas de besoin, vous vous soutenez mutuellement en cas de nécessité et, surtout, vous pouvez gérer les désaccords de manière beaucoup plus diplomatique que tout autre pays.
Les États-Unis, votre proche et grand allié, étaient contre la résolution mais vous l’avez soutenue ...
Les alignements entre pays sont très pertinents et très importants. Nous avons parfois notre propre position, qui ne va pas nécessairement de pair avec celle des autres pays. De temps en temps, nous l’exprimons d’une certaine manière.
Julius Bizimungu, New Times, 02 avril 2019.
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