Dans le monde, il y a deux camps. Ceux qui pensent que les chiens sont des êtres extraordinairement intelligents capables de penser, d’aimer, de réfléchir et d’interagir avec les Humains. D’autres au contraire, sous-estiment largement l’intelligence de nos animaux de compagnie en expliquant l’ensemble de leurs comportements par l’instinct. Et si la vérité était entre les deux ?

La théorie du cerveau triunique du chien

D’après la théorie du cerveau triunique, le chien, comme l’être humain possèderait 3 parties dans son cerveau : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néocortex. Chaque partie correspondrait à une phase de l’évolution du cerveau des mammifères. Elles se différencient d’un point de vue anatomique mais aussi d’un point de vue fonctionnel.

Ainsi, la partie la plus "primitive" est le cerveau reptilien. Situé en profondeur dans l’encéphale, ce cerveau reptilien gère les comportements guidés par l’instinct. C’est cette partie du cerveau qui est sollicitée en cas de danger pour fuir ou combattre, qui permet d’assurer les grandes fonctions vitales de l’organisme comme la respiration ou la régulation du rythme cardiaque et qui "gère" les besoins vitaux tels que satisfaire sa faim, dormir ou se reproduire.

Le cerveau limbique situé à la périphérie du cerveau primitif va quant à lui, traiter l’information passée d’abord par ce dernier. Ce cerveau apparu plus tard dans l’évolution des espèces, gère les comportements liés aux émotions et au ressenti. Il permet également la mémoire grâce au stockage d’informations apprises et/ou vécues.

Enfin, le néocortex, partie du cerveau la plus récente dans l’histoire de l’évolution des espèces, est le siège des comportements raisonnés et volontaires, en d’autre terme de l’intelligence telle qu’on la conçoit. Cette partie du cerveau située à la périphérie de l’encéphale permet de contrôler les 2 autres cerveaux. Le néocortex est bien évidemment plus développé chez l’être humain que chez le chien mais il n’est pas totalement inexistant dans l’espèce canine. On estime que le néocortex représenterait 20% de l’encéphale chez le chien contre 85% chez l’Homme…de quoi mettre à mal les arguments de ceux qui pensent que les chiens ne fonctionnent qu’à l’instinct et ne sont pas doués d’intelligence.

La mesure de l’intelligence chez le chien

Stanley Coren, éminent neuropsychologue et professeur au Département de psychologie de l’Université de Colombie-Britannique l’affirme : "Le chien est plus intelligent qu’un bébé de moins de deux ans".
Stanley Coren base ses dires sur son étude menée auprès de 200 professionnels du dressage canin dans tous les Etats Unis d’Amérique auxquels il a demandé de faire passer à leurs chiens un test en 12 points. Ce test comprenant des exercices de résolution de problèmes, d’apprentissage par observation, apprentissage social, et de mémoire.

Partant du postulat que les chiens possèdent 3 types d’intelligence, le neuropsychologue a voulu mesurer l’intelligence d’adaptation à des situations, l’intelligence de travail et l’intelligence instinctive chez plusieurs races canines.

Au regard des résultats des tests, Stanley Coren a conclu qu’un chien moyen est aussi intelligent qu’un enfant de deux ans. En effet, un chien peut comprendre environ 165 mots, comme un enfant de deux ans et la compréhension du langage, selon Coren, est une des façons de mesurer l’intelligence.

Certains chiens, particulièrement futés, sont même capables de comprendre davantage de mots qu’un enfant de 3 ans. C’est le cas notamment de Chaser, d’un Border Collie que Coren a cité en exemple dans l’une de ses conférences. Ce chien connaîtrait plus de 1000 mots et serait capable de faire des déductions, preuve de ses capacités de réflexion et donc d’intelligence !

Le neuropsychologue va plus loin en classant les races de chien par leur degré d’intelligence. Evidemment, le Border Collie, dont Chaser est le digne représentant, arrive premier au classement des races les plus intelligentes. Le podium est partagé par le caniche et le berger allemand. Notons qu’il peut y avoir bien évidemment au sein d’une même race des variations individuelles puisque l’intelligence du chien ne dépend pas que de sa génétique mais aussi de son environnement pour moitié.

Avec metronews.fr