Le prix des couvre-têtes enveniment les relations entre certains taxi-motards et leurs associations notamment la FERWACOTAMO. Anonymement, les taxi-motards veulent que le couvre-tête soit la responsabilité entière du client et s’acharnent contre la FERWACOTAMO. La fédération est en médiation.
Pierre (anonymat) apparemment dans la quarantaine, fait le taxi moto. « Depuis longtemps, je conduis la moto ». Il ne sait plus pendant combien d’années, précisément. Gagner sa vie en roulant sur le bicycle a toujours été un travail satisfaisant pour lui. « J’assure le loyer, les études pour mes 4 enfants et je me nourris ».
Mais sa journée d’hier était sombre. C’est son deuxième jour où il est obligé d’acheter les couvre-têtes pour ses clients.
Assis sur sa moto rouge, son visage est froissé et dégage des rides épaisses sur son front, frappé par le soleil couchant derrière Mont Kigali. Instantanément, il hoche sa tête et la tient dans ses mains avant de retirer un couvre-tête déjà utilisé qu’il donne à son dixième client.
« S’il vous plait, mets celui-ci au cas où il y aurait quelqu’un qui me cause des ennuis », murmure Pierre à un adolescent qui enfourche l’arrière de sa moto uniquement préoccupé par son rendez-vous plutôt que par l’état du couvre-tête.
Comme la plupart à Kigali, Pierre est parmi les milliers de motards qui sont obligés d’acheter des couvres-têtes pour leurs clients selon les nouveaux ordres des instances chargées de l’assainissement au Rwanda. Les couvre-têtes visent la lutte contre l’insalubrité des dessous des casques des taxi-motards.
Le client de Pierre est catégorique sur le prix. « Pas un franc de plus » dit-il, par rapport au pris normal (prix d’avant l’introduction des couvre-têtes).
A son retour, Pierre n’arrive pas à contenir sa colère. « C’est trop, s’insurge-t-il, je ne comprends pas pourquoi c’est nous les motards qui devons acheter ces couvre-têtes, à ce prix-là ».
« East African Cleanliness and Health Company », la compagnie de distribution qui a le monopole du marché de distribution de ces couvre-têtes propose ce produit d’usage unique à 50 Frw. Soit une dépense journalière de 2500 Frw à priori, ce qui indigne les motards.
Dieudonné Nteziyaremye, directeur général de la FERWACOTAMO déclare que les coûts conventionnels de transport sur moto (d’habitude négociés) devraient être publiés dans les media.
« Nous négocions avec RURA (l’agence de régulation des utilités publiques) pour éviter de pénaliser les motards » dit-il, tout en rejetant leur proposition.
« Ce n’est pas pratique, s’insurge un autre motard, les clients sont quand même conscients de leur santé, ils n’ont qu’à acheter les couvre-têtes eux-mêmes s’ils veulent se protéger ».
Selon Chief Superintendent Célestin Twahirwa, chef de la police routière, son institution n’a pas prévu « des mesures coercitives ». Elle va seulement aider à la sensibilisation ».
Cependant, l’association a des agents qui sont chargés du contrôle du port des couvre-têtes.
Pierre se résigne à poursuivre son travail pour subvenir aux besoins de ses enfants.
Mais il hésite sur les dépenses de la nouvelle décision.
« Ce n’est pas possible de dépenser plus de 900 000 Frw chaque année pour les couvre-têtes » dit-il en faisant un calcul mental « C’est presque le coût de ma moto ».
Si le différend sur le prix est résolu, il faudra aussi toute une stratégie d’éducation pour faire accepter les couvre-têtes comme la norme pour tous.
Photo : Une femme portant un couvre-tête s’apprête à monter sur un taxi-moto
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