C’est par une grève de faim que 31 détenus sur 36 du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) démontrent leur mécontentement à l’encontre de la décision de cette juridiction renvoyant le procès de leur pair, Jean Uwinkindi devant la justice rwandaise.
Cette décision de se priver de la nourriture a été annoncée jeudi par la plupart des détenus du TPIR.
Tout comme Uwinkindi avant eux, les détenus signataires ont, eux aussi, décidé d’entamer une grève de la faim à partir de mercredi 13 juillet 2011 à 18h00, indiquent-ils dans un communiqué publié en français et en anglais.
La décision de transférer au Rwanda le pasteur pentecôtiste Jean Uwinkindi a été prise le 28 juin par la chambre de renvoi du TPIR, convaincue que les conditions d’un procès équitable sont désormais remplies dans son pays d’origine.
Dans un communiqué distribué à la presse par les avocats de la défense, ces détenus indiquent qu’ils sont surpris par cette décision car, d’après eux, la justice rwandaise éprouve encore des défaillances.
A ce communiqué, était annexée une lettre adressée à la présidente du TPIR, la juge Khalida Rachid Khan, comparant le cas de Jean Uwinkindi à celui de Hissein Habré, ex président du Tchad, dont le transfert dans son pays a été récemment bloqué par crainte de l’exposer à une justice tchadienne inique.
Une aubaine pour les détenus du TPIR qui se hasardent à une comparaison : « Le sort de Jean Uwinkindi est comparable à celui de l’ancien président tchadien Hissène Habré, redouté par l’ancienne présidente du TPIR et actuelle Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Navanethem Pillay ».
Pour ces détenus la situation de la justice et des droits de l’homme au Rwanda est pire que celle qui prévaut au Tchad.
Ils affirment avoir l’espoir d’obtenir gain de cause en démontrant que les conditions les conditions de transfert d’un accusé du TPIR au Rwanda ne sont pas du tout réunies.
En cette même période de protestation du renvoi de Jean Uwinkindi devant la justice rwandaise, une commission rogatoire néerlandaise séjourne à Kigali depuis le début de la semaine dernière pour enquêter sur une vingtaine de suspects du génocide réfugiés aux Pays-Bas. Dans ce pays l’idée d’étudier l’opportunité de renvoyer les criminels étrangers refugiés sur son territoire fait son bonhomme de chemin.
Parmi la vingtaine de suspects, figure une femme, Yvonne Basebya, épouse d’un ancien parlementaire sous le parti unique. Aujourd’hui âgée de 64 ans, Yvonne Basebya est poursuivie notamment pour génocide, incitation à commettre le génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs.
Elle aurait, selon le parquet général du Rwanda, dressé en 1994 une liste de Tutsi à tuer à Gikondo, le quartier où elle résidait, dans la capitale, Kigali. En 2007, un tribunal populaire gacaca de Kigali l’avait jugée par contumace et condamnée à la prison à vie pour ces mêmes faits.
Signalons que les Pays-Bas ont condamné la semaine dernière à la prison à perpétuité un Rwandais qui s’était vu infliger 20 ans de prison en première instance par une cour d’appel.
Le condamné, Joseph Mpambara, est le frère d’Obed Ruzindana, lui-même condamné à 25 ans d’emprisonnement par le TPIR, siégeant à Arusha, en Tanzanie.
Photo : une des chambres du TPIR où se déroulent les procès
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