RDC, soudain revirement du discours public avec les FDLR(Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) dans le collimateur. La Société civile congolaise hausse le ton. Elle ose dire tout haut que « le vrai problème sécuritaire à l’Est de la RDC est bel et bien les agissements criminels des FDLR ».
La Communauté internationale, elle aussi, à travers les déclarations du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Congo témoigne, d’après la BBC-Afrique ce 29 août 12 de ses préoccupations de par « des rapports faisant état de nouveaux massacres dans le territoire de Masisi au Nord Kivu qui ont eu lieu des derniers jours, imputables aux groupes armés dont les FDLR opérant dans la région ».
La Société Civile congolaise, avec son légendaire discours saccadé, déplace le centre d’intérêt. Pour l’heure, les leaders d’opinion de l’Est congolais font des analyses des causes profondes d’incessantes guerres qui s’accompagnent généralement de meurtres, viols et vols commis sur d’innocents citoyens qui fuient en masse leurs propriétés pour chercher fortune ailleurs.
Les FDLR, source de tous les maux
Les langues se délient. Le Président de la Société Civile de la Province du Nord Kivu, M. Thomas Daka MUITIE se prêtant au micro de la BBC Afrique de ce mercredi 29 août 2012 lâche tout le paquet. Il brosse un tableau montrant que la non occupation militaire par les FARDC/ Forces Armées de la RDC de tout le territoire des provinces des Kivu facilite la naissance de petits seigneurs de guerre qui règnent sur de portions de territoire au relief accidenté, inaccessible et donc non contrôlées par l’armée nationale congolaise.
« Les groupes armés règnent en maîtres incontestés. Ils se déclarent, ils se proclament chefs du milieu. Ils se retournent contre la population civile. Ils pillent, massacrent, violent, tuent. Actuellement, ils se sont emportés sur plusieurs villages qui ont été incendiés en territoire de Masisi notamment. (…) Mais les FARDC, dans une période de crise avec le M23 ne sont pas capables de couvrir toutes les localités occupées par les groupes armés.
La RDC a des localités extrêmement enclavées. Ce sont ces milieux qui sont choisis par les groupes armés qui y règnent en maîtres. La population qui se retrouve dans des conditions particulièrement difficile face aux FDLR, face à l’absence des FARDC, se constitue en de petits groupes armés dit Groupes d’autodéfense populaire », a déclaré MUITIE à la BBC.
Même les officiels délient leur langue. C’est le cas de M. Baudouin AMULI KABARHUZA, Coordinateur du Gouvernement pour la Paix et la Sécurité dans la Région des Grands Lacs. Il réagit au rappel fait par la CPI au Gouvernement de Kinshasa pour qu’il procède sans délai à l’arrestation du principal dirigeant des FDLR armées, le Général Sylvestre MUDACUMURA, poursuivi par le mandat d’arrêt émis par la CPI en juillet dernier.
L’Officiel congolais tente de peindre la nocivité des FDLR que d’aucuns croient que leur capacité de nuisance s’est éméchée. Il place même les FDLR au centre du problème d’insécurité qui sévit au Congo et qui risque d’embraser toutes les autres régions où pourraient naître d’autres mouvements armés semant la pagaille et l’indiscipline dans de larges contrées.
« Il ne faut pas perdre de vue que le vrai problème c’est les FDLR. Elles sont responsables de crimes de génocide au Rwanda et de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Congo. Le vrai ennemi pour le moment, c’est les FDLR… », a ainsi déclaré KABARHUZA à la BBC Afrique de ce 29 août.
Alors que le Rwanda mis sur le banc des accusés devant la tribune des Nations Unies en ce 29 et 30 août, il est intéressant de constater que l’évolution du discours congolais sur terrain, strictement moins belliqueux ou hargneux, pourrait témoigner de la capacité de conviction de la déléguée rwandaise à la tribune onusienne.
Le député de l’opposition congolaise, Justin BITAKURA, insiste aussi sur l’étendue du déficit sécuritaire dans les provinces de l’Est congolais à mettre sur le dos des FDLR.
Certes, il montre que « la force des FDLR a sensiblement diminué ces derniers temps, (que) la plupart des éléments FDLR se sont mués en civils vivant en parfaite complicité avec des populations locales et s’adonnant aux travaux des champs ; mais je ne peux pas ne pas dire qu’entre UVIRA et FIZI, ils tendent des embuscades, qu’ils s’adonnent au pillage, qu’ils tuent, volent et violent. Puis ils s’allient a des éléments burundais des FNL/Forces Nationales de Libération ».
Il va sans dire que si la Société civile congolaise s’éveille au franc parler et à l’analyse profonde du déficit sécuritaire de l’Est de la RDC, elle est à même d’influencer positivement l’Exécutif congolais à mettre de l’ordre dans le choix de ses stratégies sécuritaires en lieu et place de la recherche d’effet d’annonce d’un mal comme l’actuel phénomène M23 qu’on devrait considérer comme une sérieuse conséquence de choix de décisions politiques légèrement arrêtées.
Il faut aussi penser que cette soudaine volonté d’ausculter dans sa racine le problème de naissance et virulence des mutineries et rébellions dans l’Est congolais pourrait être liée à la très récente visite au Chef de l’Etat rwandais Paul KAGAME du Président Mozambicain Armando GWEBUZA et Président de la SADC/Southern African Dévelopment Community à laquelle appartient la RDC.
Celui-ci avait alors recommandé de la tempérance et le dialogue entre les deux communautés, la SADC et la CEPGL/Communauté Economique des Pays des Grands Lacs et entre les deux présidents rwandais et congolais.
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