Les menaces de l’EI contre Pékin mettent la minorité ouïghoure sous pression

Redigé par Igihe.com
Le 2 mars 2017 à 04:23

Depuis l’Irak, l’Etat islamique vise la Chine : dans une vidéo sanglante, des combattants ouïghours adressent un avertissement à Pékin, comme le rapporte le SITE Intelligence Group, un organisme spécialisé dans la surveillance sur internet des sites islamiques. Depuis longtemps, la Chine se dit victime du « terrorisme international » et accuse des « séparatistes ouïghours » du Xinjiang, région de l’extrême ouest du pays, d’être à l’origine d’attaques meurtrières.
Dans cette vidéo de 28 minutes, un (...)

Depuis l’Irak, l’Etat islamique vise la Chine : dans une vidéo sanglante, des combattants ouïghours adressent un avertissement à Pékin, comme le rapporte le SITE Intelligence Group, un organisme spécialisé dans la surveillance sur internet des sites islamiques. Depuis longtemps, la Chine se dit victime du « terrorisme international » et accuse des « séparatistes ouïghours » du Xinjiang, région de l’extrême ouest du pays, d’être à l’origine d’attaques meurtrières.

Dans cette vidéo de 28 minutes, un militant barbu, couteau en main, hurle en ouïghour que « des rivières de sang » seront versées « afin de venger les opprimés ». Puis il égorge un homme devant la caméra.

Des images choc qui visent directement la Chine, et ça n’est pas la première fois : en décembre 2015, l’Etat islamique avait déjà publié un chant guerrier en mandarin pour recruter des combattants en Chine.

Selon une estimation du centre de réflexion New America Foundation, plus de 100 musulmans chinois auraient rejoint les rangs des jihadistes, poussés par la répression politique et religieuse imposée par Pékin.

« La résistance ouïghoure existe depuis de très longues années et en particulier donc en Chine, dans la région du Xinjiang, explique Alain Rodier, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement. Mais elle a surtout envoyé des combattants rejoindre al-Qaïda, "canal historique", et les talibans particulièrement en Afghanistan où ils ont mené énormément de combats contre les autorités centrales et ont même créé des camps d’entraînement. »

Et le chercheur de poursuivre : « A l’heure actuelle, l’Etat islamique est aussi un petit peu dans ses retranchements et de façon à montrer qu’il existe, il va falloir qu’il augmente ses opérations à l’étranger en dehors de son noyau irakien. Avant de déclencher de nouvelles opérations, il y a des grandes déclarations, ça ne coûte pas cher. Je pense que ces appels, c’est plutôt pour que des sympathisants, qui sont restés dans le pays d’origine, passent à l’action. »

Pékin, d’une main de fer

Sous le slogan « frapper fort », Pékin contrôle d’une main de fer la population du Xinjiang, terre de 10 millions d’Ouïghours, turcophones et musulmans, avec à la clé des arrestations, des condamnations en masse et des mesures de sécurité draconiennes.

Pas plus tard que lundi, l’armée et la police s’étaient livrées à une démonstration de force, faisant défiler 10 000 hommes lourdement armés dans la capitale Urumqi sur ces paroles martiales du puissant chef régional du parti communiste : « Enterrez les corps des terroristes dans le vaste océan de la guerre du peuple. »

Avec rfi.fr


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