Le 7 août 2012, Steve Hege et son Groupe d’Experts sur la RDC (GoE) ont remis au Comité du Conseil de Sécurité chargé des Sanctions pour la RDC, un nouveau rapport de 23 pages sur la violation des sanctions onusiennes dans ce pays.

La sortie de ce rapport a surpris, même au Conseil de Sécurité, étant donné que le prochain rapport n’était prévu que le 18 octobre 2012, comme le prévoit la Résolution 2021 du Conseil de Sécurité.

Selon Rwemalika Théoneste dans http://dir.groups.yahoo.com/group/Umusoto/message/48681?Il est donc évident que le GoE a sorti en catastrophe ce nouveau rapport pour essayer de reprendre la main sur une situation qui lui échappait.

En effet, non seulement le GoE avait été ébranlé par la Réponse du Rwanda, un document détaillé et mettant en avant des preuves matérielles irréfutables, mais aussi le GoE avait été mis sur le banc des accusés, suite aux révélations sur les sympathies de Steve Hege pour les FDLR et à son sentiment anti-Rwanda, l’incitant même à qualifier le Gouvernement actuel d’ « élite tutsi ougandaise ».

Rappelons le jour de ces révélations, Steve Hege avait précipitamment retiré son article du Web, mais hélas trop tard !
En outre, la sortie de ce rapport vient seulement quelques jours avant la présentation officielle de la Réponse du Rwanda au Conseil de Sécurité. Cette réponse sera présentée dans les tous prochains jours par une délégation du Gouvernement, lors d’une séance interactive avec les membres du Conseil à New York.

Cependant, la précipitation de Steve Hege et de son GoE est trop brouillonne au point d’aboutir à un rapport bien pire que le premier. En effet, le nombre de fabrications grossières dans ce nouveau rapport a atteint un niveau grotesque, et le Rwanda ne manquera certainement pas de les démonter point par point devant le Conseil. Je peux l’affirmer, ce Rapport-ci est certainement le Rapport de trop pour Steve Hege et ses copains !

Souvienz-vous que lors de la sortie de l’Additif au Rapport Intérimaire le 26 juin 2012, le GoE avait affirmé la chose suivante : « Le Groupe a déployé des efforts considérables pour entamer un dialogue avec le Gouvernement rwandais quant à ses conclusions, avec un succès mitigé.

L’ensemble des six membres du Groupe a effectué une visite officielle à Kigali du 12 au 14 mai 2012, bien que le Gouvernement rwandais n’ait tenu avec eux aucune réunion de fond pour discuter de ces questions ».

La lettre du GoE datée du 19 avril 2012 informe le Gouvernement de l’objectif de la visite qui était simplement de requérir des preuves que le Rwanda disposerait sur le financement des FDRL et sur la collaboration entre les FDLR et d’autres mouvements, le RNC et la CNR-Ubumwe en particulier.

Aucune mention, dans cette lettre, d’une quelconque information sur le soutien du Rwanda aux M23.

Si le GoE affirmait que lors de la préparation de l’Additif, « le Groupe a déployé des efforts considérables pour entamer un dialogue avec le Gouvernement rwandais quant à ses conclusions », quelle excuse va-t-il donc bien fournir pour ce nouveau rapport, pour lequel le Rwanda n’a, une fois de plus, pas été consulté ? Circonstance aggravante pour le GoE est que le Groupe était à Kigali du 24 au 26 juillet 2012 mais qu’il n’a, à aucun moment, cherché à faire part au Gouvernement de ses nouvelles accusations contre le Rwanda !

Dans ce nouveau rapport, le Groupe n’utilise aucune preuve fondamentalement nouvelle, sauf les bons vieux témoignages anonymes d’officiers FARDC, de politiciens congolais, de leaders locaux, d’ex-M23, d’ex-RDF ou encore les bonnes vieilles photos d’armes et d’uniformes supposées êtres des RDF. 

S’agissant plus particulièrement de l’uniforme, le GoE nous présente sa photo avec la légende suivante : « RDF uniform recovered by the FARDC on a cadaver at the military base of Rumangabo ».

Que le GoE prenne cette photo comme une preuve est tout à fait surréaliste :
Les RDF ont, jusqu’à très récemment, participé, sous commandement FARDC, dans diverses opérations en RDC, y compris Umoja Wetu et la Joint Intelligence Team, de sorte qu’il ne serait pas très difficile pour l’armée congolaise de trouver une uniforme RDF dans ses casernes ;
Pour chaque uniforme RDF, le nom et le matricule de son porteur y sont cousus.

Or, l’uniforme qu’on nous a montré ne comporte ni nom ni matricule, on ne nous dit même pas qui en était porteur ! Il est dès lors ridicule de rattacher en quoi que ce soit cette uniforme aux RDF. 
L’annexe 7 nous présente a « RDF identification card carried by an RDF intelligence officer apprehended by FARDC ». Et là, l’on entre dans le délire le plus total !

En effet, le GoE nous présente une carte de service d’un certain Capitaine Saddat, une carte en français datée de 2005, dont les mentions sont manuscrites, et qui comporte une grossière faute d’orthographe sur le nom imprimé des RDF.

Mais le problème est que ce modèle de cartes aux mentions manuscrites, écrites en français, n’est plus utilisé depuis 2001 ! Dans ce cas, comment diable ce « soldat RDF » a-t-il pu être en possession d’une telle carte datée de… 2005 ? Et d’ailleurs depuis quand un agent de renseignement opérant clandestinement en terrain hostile à l’étranger se ballade tranquillement avec sa carte de service RDF ?

Pourquoi alors, à ce jour, ni les FARDC ni le GoE ne nous ont pas donné le nom et le matricule de cet agent, s’ils affirment l’avoir arrêté ?

Alors que le monde entier pointait du doigt le Rwanda après la sortie de l’Additif au Rapport intérimaire le 26 juin, le GoE affirme que le Rwanda a quand même envoyé en juillet le Général Emmanuel Ruvusha avec tout un bataillon sur le champ de bataille à Bunagana, Rutshuru et Rubare, aux côtés du M23 !

Cette affirmation est ridicule non seulement parce qu’aucun rapport n’avait été fait sur une présence physique rwandaise, lors de ces batailles médiatisées, mais surtout le simple fait de croire que le Rwanda est à ce point stupide pour commettre une erreur aussi flagrante et grossière, alors que les cameras internationaux étaient braqués sur lui, est très insultant !

le GoE affirme que les militaires RDF et M23 blessés sur le champ de bataille sont soignés à l’Hôpital Militaire de Kanombe.
Et le Groupe d’ajouter la chose suivante : « During its own visit to Kanombe Military Barracks on 25 July, the Group observed several fresh graves in the cemetery behind the hospital. When the Group inquired about the graves, RDF officers stated that peacekeepers had recently been killed in Darfur. The Group notes, however, that there have been no deceased RDF peacekeepers in Darfur since March 2012 ».

Il me semble bien qu’en parlant de « tombes fraîches », le GoE ne savait pas si bien dire ! Il était en effet entrain de creuser le sien tant la médiocrité et le cynisme de cette « preuve » n’échapperont certainement pas au Conseil de Sécurité. Et pour cause :
 
Des militaires RDF meurent tous les jours de cause naturelle et sont enterrés à Kanombe. Il est donc ridicule pour un GoE de croire que des militaires ne peuvent mourir que sur un champ de bataille.

Le GoE ose affirmer, en son paragraphe 30, la chose suivante : « The Group noted that on 9 July, protests against M23 in Goma degenerated into indiscriminate attacks against ethnic Tutsis. […] Several Ex-CNDP officers and North Kivu politicians informed the Group, however, that M23 supporters had, themselves, orchestrated these attacks from the Rwandan border town of Gisenyi.

Three motorcycle drivers who participated in the violent protests told the Group that they had been given fuel by M23 political cadre Ali Musagara, who instructed them to provoke the crowds to aggressively target Tutsis. The Group is further investigating the case ».

On chasse le naturel révisionniste et il revient au galop ! Ainsi donc, le M23, en collaboration avec le Rwanda, sont allés même jusqu’à « orchestrer » des attaques contre les rwandais et les rwandophones à Goma ! Preuve ? Evidemment, des motards anonymes qui ont eux-mêmes participés dans ces attaques !

 C’est comme si trois Interahamwe anonymes déclaraient qu’ils ont reçus de l’argent du FPR pour commettre le génocide, et qu’un Groupe d’Experts concluait immédiatement que c’est le FPR qui a « orchestré » le génocide contre les Tutsi !

Mais, après avoir lancé une accusation aussi gravissime et aussi irresponsable, accusation contenue dans un rapport destiné au Conseil de Sécurité, le GoE a eu le culot de conclure, comme si de rien n’était, « The Group is further investigating the case ». Quel cynisme !

Eh bien, la machine congolaise à fabriquer des mensonges, machine basée à Goma, commence sérieusement à être bien rouillée ! Car comment diable 300 jeunes recrues peuvent-elles être mobilisées au Stade Amahoro, alors qu’était célébré le même jour au même stade le cinquantenaire de l’indépendance, avec comme invité d’honneur le Président Kagame ? Et d’ailleurs, les RDF sont-elles vraiment à court de camps militaires à l’abri d’yeux indiscrets, au point de se résoudre à exhiber 300 recrues devant 30.000 témoins dans un stade national ?

Il est évident que les mebres du Conseil de Sécurité quand il aura les detail de tous ces mensonges.