Le nouveau premier ministre belge, le libéral francophone Charles Michel, a révélé, vendredi 10 octobre, la composition de son gouvernement. Il prêtera serment, samedi, au palais de Laeken devant le roi Philippe.
Mardi, M. Michel fera son discours inaugural à la chambre des députés, où il détaillera le programme de sa coalition de centre-droit, qui regroupe, outre son parti (Mouvement réformateur, MR), trois formations néerlandophones : L’Alliance néoflamande (NVA), les chrétiens-démocrates du CD & V et les libéraux de l’Open VLD.
Chaque parti aura un poste de vice-premier ministre. Didier Reynders, ministre des affaires étrangères et vice-premier ministre sortant, est le seul membre de la coalition précédente qui conserve ses attributions. En échange, il a provisoirement mis sous l’éteignoir ses nettes divergences avec son chef de file, Charles Michel. Mais parmi les cinq portefeuilles détenus par le MR, un seul est attribué à l’un de ses proches.
COALITION TROP FRAGILE ?
Avant même l’entrée en fonction de la nouvelle coalition, une série de questions sont posées à celle-ci. Arrivera-t-elle à réaliser la série de réformes structurelles qu’elle promet ? N’est-elle pas trop fragile, avec sa composition inédite et bancale sur le plan linguistique ?
Et, surtout, quelle y sera l’attitude de la NVA, qui a refusé le poste de premier ministre mais s’empare de « grands » portefeuilles : l’intérieur (pour Jan Jambon, un « flamingant » pur et dur), les finances pour Johan Van Overtveldt, un ancien journaliste adepte des thérapies de choc, la défense pour un député-entrepreneur, Steven Vandeput, et l’asile et la migration pour Theo Franken, un député qui s’est spécialisé dans la dénonciation du coût de la maison royale de Belgique.
« LA MARIONNETTE DES PARTIS FLAMANDS »
M. Michel n’a-t-il pas dû payer très cher son poste de chef de gouvernement, ne recevant pour son parti que des compétences a priori difficiles : l’énergie (le pays est menacé de black-out cet hiver), la mobilité (l’indispensable réforme de la SNCB est un casse-tête) ou les pensions (un vif débat sur la viabilité du système est en cours et les syndicats s’opposent au projet d’allonger la durée du travail jusqu’à 67 ans)… « Des portefeuilles clés sont aux mains du parti nationaliste flamand », a rapidement relevé le Parti socialiste du premier ministre sortant, Elio Di Rupo.
Plus généralement, et malgré le fait que le Mouvement réformateur détiendra six maroquins, on relève que des ministres flamands géreront la justice, l’emploi, la santé, les affaires sociales et les entreprises publiques. « Soit la quasi-totalité des recettes et l’essentiel des dépenses de l’Etat fédéral », souligne le PS.
L’ex-vice première centriste Joëlle Milquet relève quant à elle que « toute la politique sociale est aux mains des libéraux » mais aussi qu’aucun des quatre postes de vice-premier ministre n’échoit à une femme. Elle en conclut : « C’est un gouvernement macho. »
Cette équipe sera « la marionnette des partis flamands », estime de son côté Olivier Maingain, le président des fédéralistes démocrates francophones.
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