Les ONG des droits humains s’indigne contre la proposition de restauration de la peine de mort au Sénégal

Redigé par Alida Sabiteka
Le 25 novembre 2013 à 10:14

Plusieurs organisations sénégalaises de défense des droits humains ont exprimé leur "totale désapprobation" d’une proposition de loi pour le rétablissement au Sénégal de la peine de mort, déposée en début de semaine à l’Assemblée nationale par un député de la majorité présidentielle.
Le député sénégalais, Seydina Fall, estime que l’application de la peine de mort qui a été abolie en 2004 par l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, freinera un peu les criminels qui attentent à la vie des citoyens. Il a ajouté à (...)

Plusieurs organisations sénégalaises de défense des droits humains ont exprimé leur "totale désapprobation" d’une proposition de loi pour le rétablissement au Sénégal de la peine de mort, déposée en début de semaine à l’Assemblée nationale par un député de la majorité présidentielle.

Le député sénégalais, Seydina Fall, estime que l’application de la peine de mort qui a été abolie en 2004 par l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, freinera un peu les criminels qui attentent à la vie des citoyens. Il a ajouté à cette occasion qu’il est inadmissible qu’un homme tue quelqu’un et se retrouve libre comme l’air après quelques années passées en prison, alors que la famille de la victime a perdu à tout jamais un être cher.

La proposition de loi aux parlementaires a immédiatement suscité la colère de plusieurs organisations de défense des droits humains qui estiment que la restauration de la peine de mort serait "une régression du Sénégal".

."La peine de mort est une négation du droit fondamental à la vie, un meurtre par l’État avec préméditation et sang-froid. C’est un châtiment cruel et dégradant qui est infligé au nom d’une justice d’un autre âge", note le comité, dans son communiqué publié vendredi.

De son côté, la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH) promet d’attaquer la loi devant le Conseil constitutionnel et devant les juridictions supranationales compétentes en matière de droits humains, si elle est votée par l’Assemblée nationale sénégalaise.

Pour sa part, le président d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, a assimilé la démarche du député à de la "pure démagogie".
Il a soutenu que "la peine de mort n’a jamais permis de lutter contre la criminalité. Il n’y a aucune corrélation entre son application et la baisse de la criminalité".

Toutes ces organisations rappellent que le président sénégalais Macky Sall avait, en août 2012, fermement condamné, les exécutions en Gambie de deux Sénégalais.

Au Sénégal, seuls deux condamnés à mort ont été exécutés depuis l’indépendance en 1960. Il s’agit d’Abdou Ndaffa Faye, reconnu coupable du meurtre d’un député et de Moustapha Lô, qui avait tenté d’assassiner le chef de l’État de l’époque, Léopold Sé dar Senghor.


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