Au cours d’une cérémonie qui a eu lieu le 18 et 19 Juin, organisée en mémoire des Tutsi tués à Kigali en 1994, les rescapés du génocide ont donné des témoignages accablants contre l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, exilé en France.
Dans cet événement, les survivants ont accusé l’homme d’église d’avoir violé des filles et des femmes tutsi, altérées par la faim et la soif, qui étaient venues se cacher dans la paroisse de la Sainte Famille. Il aurait, par ailleurs, selon ces témoignages, mis à la disposition de la milice Interahamwe, la liste des réfugiés tutsi devant être tués.
Ils ont attesté se souvenir de lui comme d’un serviteur de Dieu, tenant d’une main la Sainte Bible et de l’autre, un fusil.
L’abbé Munyeshyaka fait partie des trois prêtres catholiques qui ont été inculpés par le TPIR. Ce tribunal des Nations unies s’est cependant dessaisi de cette affaire au profit de la justice française, en novembre 2007.
Depuis ce jour, les procureurs français affirment qu’ils mènent des enquêtes mais le procès n’a pas encore démarré. Il a été condamné par contumace par un tribunal rwandais.
Lors de cette veillee, l’ancien préfet de la ville de Kigali, le colonel TharcisseRenzaho, qui a été condamné à perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, en Tanzanie, a été également mis en cause par les rescapés.
Les survivants ont par ailleurs affiché la liste des victimes. Parmi elles, Charles Shamukiga, alors consul honoraire du Luxembourg.
Selon les témoignages des survivants, il a été enlevé et tué par des militaires le 7 avril 1994.
Mr Charles est également connu comme fondateur de la première école privée à Kigali, en réaction à la politique d’équilibre ethnique qui pénalisait les enfants tutsi en matière d’éducation.
Ils ont aussi rendu hommage à André Kameya, journaliste, activiste des droits de l’homme et homme politique. Kameya fait partie d’une association d’intellectuels qui défièrent le président Juvénal Habyarimana en réclamant le multipartisme en 1990.
Il a été tué le 13 juin 1994. Le lendemain, une unité des soldats du Front patriotique rwandais (FPR) prenait le contrôle de l’église et sauvait les réfugiés.
Shamukiga et Kemeya étaient membres fondateurs de l’association des volontaires de la paix (AVP), qui était l’une des premières organisations rwandaises de défense des droits de l’homme.
Photo : l’abbé Wenceslas Munyeshyaka
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