Anvers-Belgique, 20 Avril : Ils étaient nombreux, les Rwandais d’Anvers et leurs amis à faire une procession silencieuse en mémoire des leurs massacrés durant le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Les Anversois étaient étonnés de cette manifestation silencieuse, la première du genre dans cette ville.

Président de la diaspora rwandaise d’Anvers et principal organisateur de cette 19ème Commémoration du génocide des Tutsi de 1994 a remercié les participants qui avaient répondu nombreux.

Bonaventure Rutagira, principal organisateur de ces cérémonies, les premières à Anvers

“Cet acte est important. Nous venons de montrer comment le génocide des Tutsi du Rwanda a été préparéet organisé sans que la Communauté internationale puisse intervenir pour arrêter ces crimes contre l’humanité. Nous démarrons une tradition qui se fera tous les ans”, a-t-il annoncé aux participants.

Ambassadeur Robert Masozera : il appelle les hommes de bonne volonté à se joindre aux commémorations du génocide des Tutsi pour ’Plus jamais de génocide dans le monde’

De son côté, l’Ambassadeur Robert Masozera a remercié les autorités municipales d’Anvers d’avoir autorisé la tenue de ces cérémonies et d’avoir préservé le maintien de l’ordre et de la sécurité pour ces manifestations.

“Une telle marche silencieuse en mémoire des nôtres sauvagement massacrés durant le génocide des Tutsi, éveille la curiosité des gens qui se posent beaucoup de questions à ce propos dans une ville d’Anvers où les habitants ne connaissent pas bien ce pan de l’histoire sombre du Rwanda. La Commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda n’est pas uniquement une activité des survivants. Tous les gens ayant de l’humanité et même des associations devraient participer à cette commemoration en hommages aux disparus. Le génocide a visé les Batutsi. Les criminels qui l’ont exécuté ont commis des crimes contre toute l’Humanité”, a-t-il souligné.

Grace Caspary, décidée à lutter contre tout ce qui peut faire rééditer le génocide des Tutsi

D’autres allocutions ont été entendues dont celle d’une jeune fille de 17 ans, Grâce Caspary, qui n’était pas née au moment où s’est commis ce génocide mais elle en porte tout le poids de chagrin à l’endroit des membres de sa famille décimée. Elle a décidé de lutter de toute son âme pour que ce génocide ne se réédite plus.

Kamanzi témoigne comment il a survécu au génocide

Des rescapés ont pu donner leurs témoignages émouvants jusqu’aux larmes.
Les activités de commémoration se sont poursuivies dans la soirée où il a été visionné un film montrant la responsabilité de la France dans ce génocide de triste mémoire, celle de la Radio RTLM (Radio-Télévision des Mille Collines), celle du Gouvernement des ‘Batabazi’ qui appelait à la solution finale contre les Tutsi mais aussi l’inaction de la MINUAR (Mission Onusienne pour le Rwanda).

Usabayezu, Secrétaire général d’Ibuka-Mémoire et Justice- Belgique, dans son allocution, il a d’abord félicité la DRB d’Anvers, d’avoir pu organiser pour la première fois les activités commémoratives en mémoire du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Il a ensuite partagé l’expérience d’Ibuka depuis sa création en 1994, et a promis son soutien à toute initiative visant à rendre hommage et la dignité aux victimes du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Giramata, Maître des Cérémonies

Des participants écoutent les témoignages des réscapés

La marche silencieuse qui a fait beaucoup de curieux dans les rues d’Anvers