Enfin, une certaine société civile rwandaise trouve qu’elle peut avoir un mot à dire sur la situation désastreuse de l’est de la RDC.
Après bien d’accusations contre le Rwanda pour son présumé soutien aux rebelles congolais rwandophones des M23, accusations qui ont été à la base de la suspension des aides étrangères dont bénéficiait le Rwanda, certains Rwandais vivant aux USA et au Canada ont écrit une lettre au Président Obama lui demandant de faire une autre lecture de la situation qui prévaut en Afrique des Grands Lacs.

Bases légères pour une si grande décision de suspension d’aides

La lettre est datée du 11 décembre 2012. Ces Rwandais des USA et du Canada et citoyens de deuxième nationalité de ces pays-là expriment leur dépit de voir des pays assez démocratiques comme les USA ou le Canada de baser leurs décisions de suspendre leurs aides contre le Rwanda en partant des rapports partiaux des experts onusiens.

Ces Rwandais manifestent leurs inquiétudes sur le fait que les accusations à l’égard du Rwanda sur son supposé soutien aux M23 n’ait de mauvaises répercussions sur l’Economie du pays. Pour eux, suspendre les aides au Gouvernement rwandais n’est pas une solution au retour de la paix dans l’Est de la RDC.

Causes lointaines et structurelles de l’insécurité dans la région

Ils demandent que ces aides soient renormalisées et que les experts onusiens rentrent dans les recherches profondes pour sortir un rapport complet sur la situation dans cet est de la RDC.

Les auteurs de cette lettre ont montré les vraies causes de l’insécurité qui prévaut dans cette partie Est de la RDC. Ils ont plongé dans l’histoire coloniale belge dont les effets matérialisés dans l’idéologie ségrégationniste ethnique ont abouti logiquement au génocide des Tutsi rwandais de 1994 quand les top idéologues occupant les postes gouvernementaux au Rwanda d’alors se voyaient perdre la guerre.

Les autorités congolaises ont attisé les racines de cette insécurité

Alors, ils ont fait une surenchère propagandiste de la haine contre les tutsi. La lettre montre aussi comment les extrémistes hutu ont fondé, depuis leur exil congolais, le groupe rebelle des FDLR-Forces Démocratiques de Libération du Rwanda qui a essayé d’attaquer le Rwanda mais qui, dans l’impossibilité de réussir, s’est rabattu sur les Banyamulenge et autres rwandophones congolais, que le Gouvernement congolais dirigé par Laurent Désiré Kabila n’a rien fait pour empêcher de telles excentricités.

Le parti pris ou la superficialité des rapports onusiens

La lettre montre le caractère tendancieux des auteurs du Rapport accusant le Rwanda de soutien au M23. A Steve Hege, le dirigeant de ces experts onusiens, il lui est reproché d’avoir écrit des documents montrant que les FDLR ne constituent pas une question d’insécurité dans la région, qu’au contraire c’est le FPR qui les harcèle qui a tort.

Les USA, principaux artisans de la paix dans la région ?

La lettre demande aux USA de soutenir les efforts de paix tels qu’approuvés par les pays membres de la CIGLR (Conférence Internationale sur la Sécurité des pays de la Région des Grands Lacs) et que les USA soutiennent l’idée de dialogue entre le gouvernement de la RDC et les Mutins du M23.

En conclusion, la lettre montre que le Rwanda souhaite voir la sécurité et la paix revenir dans la région des Grands Lacs et que toute initiative venant des USA allant dans le sens du rétablissement de la paix, de la bonne gouvernance et du respect des droits humains est vivement la bienvenue ; tout cela se faisant par le biais de la recherche des véritables causes de l’insécurité de la région.