Madagascar : reportage à Anjapaly, capitale de la faim

Redigé par igihe
Le 19 décembre 2016 à 08:29

Le Pnud débloque pour l’année prochaine 1,5 million de dollars d’aide humanitaire afin d’aider le grand sud malgache à sortir de la situation dramatique d’insécurité alimentaire qui s’est amplifié ces quatre dernières années. Aujourd’hui 1,1 million de personnes continuent à souffrir du kere, la « faim » en malgache.
Elle porte un ruban noir sur son chapeau de paille, en signe de deuil. Il y a deux mois, Karaniteny, 47 ans, a perdu sa fille Vana, elle avait 10 ans. « Elle a mangé les feuilles et les fruits (...)

Le Pnud débloque pour l’année prochaine 1,5 million de dollars d’aide humanitaire afin d’aider le grand sud malgache à sortir de la situation dramatique d’insécurité alimentaire qui s’est amplifié ces quatre dernières années. Aujourd’hui 1,1 million de personnes continuent à souffrir du kere, la « faim » en malgache.

Elle porte un ruban noir sur son chapeau de paille, en signe de deuil. Il y a deux mois, Karaniteny, 47 ans, a perdu sa fille Vana, elle avait 10 ans. « Elle a mangé les feuilles et les fruits de cactus rouge. On n’a rien d’autre à manger que ça, le soir et le midi. Et après elle a eu la diarrhée et elle a vomi en même temps, c’est pour ça qu’elle est morte. »

Karaniteny tient dans ses bras son petit fils de 4 ans qui tête son sein. Il paraît en avoir deux. Il a le ventre gros et les os saillants comme tous les enfants du village. Dans la case en bois d’un mètre carré où l’on tient à peine debout et qui sert de cuisine, il ne reste qu’une poignée d’ustensiles au sol recouverts de poussière

« Les marmites, les cuillères, les assiettes, les vêtements, la natte et même les bidons d’eau, j’ai tout tout vendu, pour acheter du manioc, mais c’est trop cher chez nous. »

La commune d’Anjapaly est aujourd’hui surnommée la « capitale du kere ». Malgré des millions de dollars de dons presque chaque année, plus d’un million de personnes souffrent toujours d’insécurité alimentaire. « Une fois par mois seulement, on nous envoie les dons dans la commune d’Anjapaly et les bénéficiaires, les gens les plus vulnérables, sont obligés de partager avec leur famille le peu de nourriture qu’ils reçoivent », Tolia Bernard, maire d’Anjapaly

Enfin pour éviter les détournements des aides, dans de nombreux districts, les dons sont désormais distribués par les bonnes sœurs et non plus par les autorités locales.

avec rfi.fr


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