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Maisons de culture, épanouissement citoyen et expansion du capitalisme rwandais

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 16 juillet 2015 à 11:48

Plus de 300 confessions religieuses officiellement agréées dans le pays, plus de 1000 salles de prières les unes plus grandes que les autres, souvent utilisées pour des cérémonies de mariages après bénédiction de couples mariés par le pasteur du coin ; il faut dire que les pasteurs des âmes des citoyens rwandais sont très sollicités les samedis et les dimanches selon les préceptes de ces églises nouvelles souvent qualifiées de ‘vivantes’. Ils peuvent être fiers d’être passablement des directeurs de (...)


Plus de 300 confessions religieuses officiellement agréées dans le pays, plus de 1000 salles de prières les unes plus grandes que les autres, souvent utilisées pour des cérémonies de mariages après bénédiction de couples mariés par le pasteur du coin ; il faut dire que les pasteurs des âmes des citoyens rwandais sont très sollicités les samedis et les dimanches selon les préceptes de ces églises nouvelles souvent qualifiées de ‘vivantes’. Ils peuvent être fiers d’être passablement des directeurs de consciences de leurs paroissiens.

Du côté de l’Académie rwandaise de la Culture, les dirigeants sont unanimes sur le principe de mettre à la disposition des citoyens dans leurs districts tout un éventail de loisirs intellectuels devant les aider dans l’amélioration de leurs méthodes de productivité économique. Ça c’est au niveau des vœux. Qu’en est-il de la réalité du régime rwandais qui n’a presque plus de budget suffisamment fourni aux programmes d’assistance sociale ? Où trouvera-t-il des multi millions pour construire des salles de spectacles (théâtre, cinéma, musique) où doivent s’épanouir nos jeunes talents qui s’atrophient à cause du manque d’espace ? Comment et où le citoyen rwandais aura-t-il accès au livre de lecture qui lui montre une variété de modes de vie, de penser et d’action des autres peuples du monde ?

Dr Anastase Shyaka, maître d’Oeuvre de la politique de RGB à l’endroit de la Société civile

En organisant au début de cette année en cours un déjeuner à tous les pasteurs, représentants légaux des centaines d’églises qui pullulent dans le pays, les dirigeants de RGB (Rwanda Governance Board) ont cru bien de mener des causeries sur les responsabilités de ces leaders des consciences des citoyens rwandais.

Ces pasteurs sont rentrés chez eux rassurés de l’appui du gouvernement rwandais et rassérénés dans leur qualité de cogestionnaires côte à côte avec lui.

Ils gèrent en bons pasteurs-bergers la conscience et les bonnes attitudes morales de leurs troupeaux, les citoyens, au moment où l’Etat sensibilise ces derniers, à travers différents programmes nationaux de développement et de sécurité, à plus d’amélioration de leur qualité de vie, à entrer de plein pied dans l’économie de marché par tous les moyens. Il faut que toutes leurs démarches de productivité économique impliquent dépense d’argent et rentrée de recette.

S’il faut analyser pragmatiquement la méthodologie actuelle du Gouvernement rwandais qui encourage la société civile en la matière à enregistrer officiellement ses confessions religieuses, on n’en trouvera pas un autre sens.

« Jusqu’en 2012, en 50 ans d’indépendance du Rwanda, nous avions uniquement 400 ONGs nationales officiellement enregistrées. En 2013 et 2014, nous avons plus que doublé ce chiffre. L’année 2014 à elle seule a vu 420 ONGs enregistrées et 223 organisations basées sur les confessions religieuses.
On essaie de faciliter ces ONGs pour qu’elles viennent dans l’espace socio politique et économique pour jouer leur rôle social de manière légale », a confié à ce journaliste Anastase Shyaka, patron de RGB alors qu’il présentait le bilan de son institution pour l’année 2014 qui s’achevait.

Il manque à la chaîne un 3ème larron : l’investisseur dans l’industrie culturelle

Deux dimensions poursuivies par les Eglises et le Gouvernement rwandais suffisent-elles pour l’épanouissement du citoyen rwandais ? N’y manque-t-il pas tout un éventail d’activités culturelles devant être consommées par le citoyen pour qu’il accède à une perfection de ses outils intellectuels de production des biens et des services économiques et qu’il perçoive en grand et en personne avisée l’univers qui l’entoure ?

Les Maisons de loisirs à sa portée lui manquent cruellement où il pourrait observer les modes de production des autres peuples à travers les cinémas, les théâtres, les livres et autres œuvres d’art.

Projet d’infrastructures culturelles complètes

« Notre politique en matière de culture est d’arriver à construire un complexe culturel dans chacun des 30 districts du pays. Cependant, il s’est avéré que la question de gestion de tels projets est fastidieuse pour les pouvoirs publics. Nous cherchons plutôt à privilégier la formule de PPP- Private Public Partnership pour laquelle nous encouragerons les privés et les ONGs dans cette entreprise », a confié à la presse Dr Vuningoma, DG de l’Académie rwandaise de Culture.

Mais où trouver les capitalistes qui pourront investir leur argent dans des complexes culturels quoique durables mais devant rapporter des profits confortables sur plus de 5 ans ? Ces messieurs sont inconcientisables. Pour eux, c’est l’opportunité immédiate de profits qui compte.

Cette entreprise gigantesque requiert une volonté obsessionnelle d’ONGs et une coopération internationale en matière de gestion suffisamment efficace pour jouer sur l’épanouissement du citoyen rwandais dans la mesure où Loisirs culturels influeront sur l’amélioration de ses méthodes de production et sur la qualité de ses conditions de vie mais aussi sur l’acquisition de nouveaux schèmes intellectuels.

De telles infrastructures culturelles constituent la seule opportunité de l’émergence de la culture démocratique citoyenne et responsable au Rwanda. C’est la seule condition de voir s’épanouir chaque citoyen et effacer plusieurs décades d’endoctrinement à l’idéologie ethnocentriste qui a culminé dans le génocide de 1994.

Quoi donc si, sur toutes les routes nationales, à 30 km d’un point à l’autre, on construisait ces Centres culturels où jeunes et vieux rivaliseraient dans la création et représentations des IKINAMICO ( pièces Théâtres), avec des salles assez spacieuses pour les concerts musicaux et poétiques d’artistes tant locaux qu’étrangers, de visionnement de cinéma ?

Une Revue Hebdomadaire de la Presse rwandaise, LES POINTS FOCAUX, vieille de plus de treize ans, en passe d’être une ONG est entrain de peaufiner ce projet. Elle entend amener les instances administratives de base, cellules et secteurs, dans la cogestion de ces infrastructures culturelles.

Cette Revue trouve par là que c’est la seule occasion de faire de la presse écrite une entreprise lucrative et pédagogiquement citoyenne. L’impact escompté de ces infrastructures culturelles est de renforcer la capacité intellectuelle, financière et matérielle des citoyens rwandais quitte à changer positivement leur vision de l’univers et être à même de consommer les produits culturels.

Quoi donc si ces Centres culturels outre qu’ils seront dotés de bibliothèques publiques bien fournies en journaux, romans, livres de vulgarisation scientifique, jeux de société et autres, seront équipés d’espaces d’apprentissage de métiers compétitifs sur le marché de l’emploi mais aussi d’autres espaces pour l’émulation sportive au point qu’au bout d’une période donnée, les jeunes rwandais pourront eux aussi participer aux multiples rendez-vous olympiques et autres rencontres sportives internationales ?

On peut louer l’opportunité de tels centres culturels qui, au cas où ils seront bien cogérés par les citoyens lettrés locaux, les autorités de cellule et de secteur où ils seront implantés, seront des centres d’attraction et de développement auto intégré au point qu’ils attireront les populations habitant dans les fin fonds des collines à venir s’agglutiner autour d’eux, laissant les campagnes aux gros investisseurs pour une agriculture industrielle. Peut-on rêver donc aujourd’hui ? Réalité demain !


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