Mali : le Tchad accuse l’ONU de se servir de ses soldats comme "bouclier"

Redigé par Jeuneafrique
Le 20 septembre 2014 à 10:52

Le Tchad a dénoncé vendredi le traitement "discriminatoire" réservé à ses troupes au Mali, accusant la Mission de l’ONU (Minusma) de les utiliser comme "bouclier", après la mort de dix de ses soldats en trois semaines dans le nord du pays.
Au Mali, des responsables du contingent tchadien ont exprimé les mêmes doléances, accusant la force de l’ONU de les traiter comme "du bétail pour les jihadistes". "Le gouvernement tchadien constate avec regret que son contingent continue à garder ses positions au (...)

Le Tchad a dénoncé vendredi le traitement "discriminatoire" réservé à ses troupes au Mali, accusant la Mission de l’ONU (Minusma) de les utiliser comme "bouclier", après la mort de dix de ses soldats en trois semaines dans le nord du pays.

Au Mali, des responsables du contingent tchadien ont exprimé les mêmes doléances, accusant la force de l’ONU de les traiter comme "du bétail pour les jihadistes". "Le gouvernement tchadien constate avec regret que son contingent continue à garder ses positions au nord Mali et ne bénéficie d’aucune relève. Pire, notre contingent éprouve des difficultés énormes pour assurer sa logistique, sa mobilité et son alimentation", affirme-t-il dans un communiqué.

Selon le gouvernement, le contingent tchadien est "utilisé comme bouclier aux autres forces de la Misnusma, positionnées plus en retrait". "Nous en avons marre ! La Minusma considère nos troupes comme du bétail pour les jihadistes. Ils nous considèrent vraiment comme des +moutons à sacrifier+. A Aguelhok, nos troupes dorment souvent dans leurs voitures", a déclaré au Mali un officier tchadien devant deux journalistes, dont celui de l’AFP. "A la date du 24 août, il n’y avait même pas une radio à Aguelhok pour communiquer avec les autres localités. C’est grave. Nous nous demandons si c’est parce que nous sommes des noirs que nous n’avons pas droit aux mêmes mesures de protection que les autres troupes", a ajouté cet officier.

Un autre officier tchadien a dénoncé une "grande défaillance" dans la chaîne de commandement de la Minusma. "Même la manière d’annoncer la mort des Tchadiens est différente de l’annonce des autres morts", a-t-il estimé, affirmant que les blessés de la dernière attaque jeudi avaient été "trimbalés entre Aguelhok et Tessalit sans aucune coordination". Le dernier mot reviendra à Ndjaména, "mais si ça continue, nous allons plier bagages", a prévenu cet officier.


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