Marine Le Pen détaille au "Monde" sa stratégie de conquête du pouvoir

Redigé par Le Monde.fr
Le 28 mars 2014 à 04:13

Marine Le Pen dans les locaux de France Télévisions, le 23 mars. Marine Le Pen veut parachever la stratégie dite de « dédiabolisation » de son mouvement. Pour cela, la présidente du FN a besoin d’un « bilan » politique à mettre en avant. Ainsi, elle dresse une feuille de route pour ses futurs maires et conseillers municipaux et place la barre très haut : ils devront être vertueux, respectueux de l’opposition et « tenir leurs promesses ».
Quel bilan tirez-vous du premier tour des municipales ? (...)

Marine Le Pen dans les locaux de France Télévisions, le 23 mars.

Marine Le Pen veut parachever la stratégie dite de « dédiabolisation » de son mouvement. Pour cela, la présidente du FN a besoin d’un « bilan » politique à mettre en avant. Ainsi, elle dresse une feuille de route pour ses futurs maires et conseillers municipaux et place la barre très haut : ils devront être vertueux, respectueux de l’opposition et « tenir leurs promesses ».

Quel bilan tirez-vous du premier tour des municipales ?

Marine Le Pen : Un bilan très positif. Nous avons rempli nos objectifs : plus de 500 listes, et nous aurons plus de 1 000 conseillers municipaux à l’issue du second tour. Nous avions envisagé plus de quinze villes gagnables, nous en avons effectivement une quinzaine.

Il y a une grande leçon dans ce scrutin : la nécessité de l’implantation. D’autant plus que l’implantation se fait par cercles concentriques et on l’a démontré dans le bassin minier. D’une ville où l’implantation est faite, ce sont quinze ou vingt villes qui peuvent, la fois suivante, avoir des candidats.

Votre positionnement « ni droite ni gauche » n’est-il pas une impasse qui vous empêche de passer des alliances ?

Pas du tout. C’est ce qu’attendent les Français. Dans notre électorat, il y a des déçus de l’UMP et des déçus du PS. Nous sommes à l’année zéro d’un grand mouvement patriote, ni de droite ni de gauche, qui fonde son opposition avec la classe politique actuelle sur la défense de la nation, le rejet de l’ultralibéralisme, de l’européisme, capable de transcender les vieux clivages pour poser les vraies questions : est-on dans une vision nationale ou postnationale ? J’espère que cela apparaîtra de manière claire lors des élections européennes.

« Interrogée par BFMTV sur les appels de la gauche à "faire barrage au FN" en votant UMP au second tour, Marine Le Pen a déclaré : "s’ils (le PS et l’UMP) sont contraints de faire un front soit-disant républicain pour faire battre le FN, ça veut donc bien dire que seuls ils ne peuvent pas le faire battre, et que donc le FN est d’ores et déjà le premier parti de France". »

Pour vous, le FN pourra prendre le pouvoir seul ?

On passe par une tripolarisation de la vie politique française. Or, sauf à passer à une VIe République, la Ve va imposer à nouveau une bipolarisation, c’est la logique des institutions. Cela se fera entre l’UMPS d’un côté et le Front national-Rassemblement Bleu Marine de l’autre.

Est-ce l’étiquette FN ou vos idées qui empêchent des militants UMP de vous rejoindre ?

Non, le seul plafond de verre que l’on a encore, et qui est en train de sauter, est de ne pas pouvoir montrer ce que l’on est capable de faire. C’est-à-dire, un bilan. C’est ce qui nous manque. C’est important. Je n’entends pas refuser cet obstacle. C’est grâce à ce bilan que l’on passera à un stade supérieur.


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