Saluant la récente arrestation de deux hommes longtemps recherchés pour leurs rôles respectifs durant les génocides des Tutsi en 1994 et dans l’Ex-Yougoslavie au début des années 90, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU chargée de lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Margot Wallström, a souligné, dimanche, qu’il faut s’assurer que les deux hommes soient poursuivis pour violences sexuelles.

Bernard Munyagishari était recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l’accusant de crimes de génocide et crimes contre l’humanité, il a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC), le 25 mai.

Mr. Munyagishari, l’ancien chef de la milice Interahamwe dans la ville de Gisenyi, au nord-ouest du Rwanda, est inculpé pour cinq chefs d’accusations dont le génocide et le viol utilisé comme arme de guerre, lors du génocide d’environ un million de Tutsi qui a eu lieu d’avril à juillet 1994. Il est en attente de transfert vers le TPIR, basé à Arusha, en Tanzanie.

L’ex-chef militaire des forces serbes de Bosnie au moment du conflit en Bosnie-Herzégovine, Ratko Mladic, a été appréhendé la semaine dernière en Serbie après avoir échappé à la justice pendant presque 16 ans.

Mr. Mladic est en attente de transfert à La Haye, où il sera jugé devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Il est inculpé pour 15 chefs d’accusation dont cinq pour violence sexuelle ou abus sexuels.

Margot Wallström a déclaré que les actes d’accusation incluant des crimes de violence sexuelle montrent que la lutte contre l’impunité pour les crimes sexuels lors des conflits armés continue de donner des résultats.

« Cependant, dans la plupart des rapports des médias sur ces arrestations respectives, la violence sexuelle utilisée comme une tactique ou une arme de guerre continue d’être négligée et peu mentionnée », a-t-elle dit par voie de communiqué.

« Il est crucial que les terribles actes de violence sexuelle dont ils (Munyagishari et Mladic) sont tous deux accusés soient exposés lors du processus judiciaire en cours. C’est seulement en révélant au grand jour ces actes terribles que l’on peut aider à briser le plus grand silence de l’histoire », a déclaré Mme Wallström.

Photo : Margot Wallström, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU chargée de lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés.