Mutakura-Cibitoke de Bujumbura : Les familles continuent de fuir

Redigé par Monia-Bella Inakanyambo
Le 6 novembre 2015 à 01:55

Les gens de la zone Mutakura-Cibitoke fuient encore en ce matin du 6 novembre, après le discours du président de la République Pierre Nkurunziza, et les propos du président du Sénat, Révérien Ndikuriyo.
Ils ne s’y sentent plus en sécurité, expliquent-ils. Ainsi prennent-ils juste le temps de rassembler quelques affaires avant de prendre le large « pour des zones plus sécurisées ».
Cette zone faisant partie des quartiers qui ont contesté contre le troisième mandat du président de la République, son (...)

Les gens de la zone Mutakura-Cibitoke fuient encore en ce matin du 6 novembre, après le discours du président de la République Pierre Nkurunziza, et les propos du président du Sénat, Révérien Ndikuriyo.

Ils ne s’y sentent plus en sécurité, expliquent-ils. Ainsi prennent-ils juste le temps de rassembler quelques affaires avant de prendre le large « pour des zones plus sécurisées ».

Cette zone faisant partie des quartiers qui ont contesté contre le troisième mandat du président de la République, son discours de ce lundi sera allé droit dans les cœurs de ses habitants. Il intimait l’ordre aux malfaiteurs qui y habiteraient de se rendre aux forces de l’ordre, avant samedi le 7 novembre, sinon des opérations de force seront menées par la police à partir du 8 novembre.

Ce discours est venu s’ajouter aux menaces du président du Sénat, Révérien Ndikuriyo, dont les propos ont été enregistrés clandestinement avec un Smartphone, le dimanche passé : « Les policiers se cachent actuellement pour se mettre à l’abri des grenades. Mais vous verrez la différence le jour où ils recevront l’ordre de ‘travailler’ ».

Cela est ainsi au moment où le premier Vice-président, Gaston Sindimwo, avait lui aussi annoncé, en présence de cinq ministres, que le temps n’est plus aux jeux, qu’il est grand temps d’agir, et qu’il n’y a plus de place pour les paroles en l’air.

Le cocktail de ces trois discours a directement eu pour effet de faire germer une peur-panique parmi les familles logeant dans la zone Mutakura-Cibitoke, après que deux corps sans vies – un dont le cœur a été arraché et un autre dont la tête a été coupée- aient été retrouvés le matin de ce jeudi. Et cette migration a alors débuté.


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