Trente-six personnes ont été tuées lundi soir, à proximité du village de Bindin, dans l’Etat de Zamfara, dans le nord du Nigeria. Des mineurs et des vendeurs d’or ont été abattus, vraisemblablement par des voleurs de bétail. Arrivés à moto, les assaillants sont entrés dans les tunnels de la mine de Bindi et ont tiré à vue. Une enquête a été ouverte. Les voleurs de bétail multiplient les raids dans cette partie du Nigeria et font régner la terreur.
A Bindin, les attaquants s’en sont pris à des mineurs. L’orpaillage est en réalité une activité de complément pour les éleveurs de cette région qui essaient ainsi d’augmenter leurs revenus.
Depuis des mois, le nord du Nigeria est littéralement aux mains des voleurs de bétail. D’après la Confédération de l’élevage traditionnel du Nigeria, 300 000 animaux ont été volés dans la région au cours de l’année 2016.
Un véritable trafic s’est installé qui sévit tout au long de la frontière septentrionale. Les voleurs, armés, attaquent les éleveurs qui s’aventurent dans les couloirs de transhumance. Ils volent les bêtes, prennent parfois en otage les bergers ou les tuent.
Un éleveur du Niger, de Maradi, a confié à RFI qu’il ne s’aventurait plus de l’autre côté de la frontière. Et pourtant, le Nigeria est le premier marché d’exportation du bétail de la région.
Un réseau bien organisé
Les voleurs connaissent les couloirs de transhumance où attaquer. Ils cachent ensuite les troupeaux dans des massifs forestiers comme la forêt de Babaradi au sud de Maradi, ou de Sambisa au nord-est du Nigeria. Là, ils peuvent parfois abattre et découper les animaux pour vendre la viande. Comme les troupeaux sont d’ordinaire marqués, c’est une manière d’éviter d’être pris.
D’après Mohammed Bello, le secrétaire général de la Confédération de l’élevage traditionnel au Nigeria, plusieurs ethnies et plusieurs corps de métier sont impliqués : de l’agriculteur qui fait le guet au boucher qui écoule la marchandise, en passant pour le policier complaisant.
Il y a plusieurs facteurs à cette recrudescence du vol de bétail. D’abord, le vol de bétail avait déjà bien augmenté lors de l’insurrection menée par Boko Haram. Il faut rappeler que ces raids étaient une des sources importantes de revenus pour le groupe islamiste.
Ensuite il y a des raisons purement économiques : le naira, la monnaie du Nigeria, a perdu beaucoup de sa valeur ces six derniers mois. Moralité, les éleveurs du Niger, du Tchad et du Cameroun, ne viennent plus vendre leurs animaux au Nigeria car ce n’est plus rentable. Il y a donc moins de bœufs, moins de viande au nord du Nigeria et donc quand une marchandise vient à manquer, elle prend de la valeur ce qui pousse au trafic.
Avec rfi.fr
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