10 ans après sa fuite et son opposition vis-à-vis du gouvernement rwandais, l’ancien major des forces de défense rwandaise (RDF), Gérard Ntashamaje est de retour au pays natal.

Dans un entretien accordé à IGIHE.com, Gérard Ntashamaje, 54 ans, qui depuis 1991, était entré dans l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), branche armée du Front Patriotique Rwandais (FPR), ancienne rébellion, a raconté sa vie politique depuis le début de son exil quand il était en mission de travail à Genève en Suisse.

Condamné à 5 ans de prison et au retrait du grade de major par la cour militaire, suite à sa désertion de l’armée, Gérard Ntashamaje avoue avec regret qu’il avait pris sa décision très prématurément sans avoir consulté personne.

« J’avais un problème avec une personne et non pas avec tout le gouvernement. Je me suis trop précipité en prenant ma décision, si j’avais consulté quelqu’un je ne m’aurais pas retrouvé à l’étranger », a-t-il affirmé.

Ntashamaje, militaire mué en politicien après avoir quitté le Rwanda vers les années 2001, dit qu’il s’était refugié en Belgique où il vivait en cavale. Puis il avait croisé des Rwandais qui y vivaient déjà et aussi d’autres qui venaient pour différentes raisons. C’est là qu’il avait connu Déo Mushayidi, opposant rwandais actuellement emprisonné à Kigali car reconnu coupable notamment de recrutement d’une rébellion contre le pouvoir.

Gérard Ntashamaje

 
Certains des Rwandais qui s’étaient exilés en Belgique ont formé un parti politique avec Ntashamaje auquel ils ont attribué un nom en kinyarwanda de « imbaga y’inyabutatu » qui signifie la masse tripartite insinuant les 3 composantes de la société rwandaise (Hutu, Tutsi et Twa).

Vers l’an 2006, ces mêmes personnes ont formé l’alliance democratique Rwanda (ADR Isango) avec la participation Dismas Nsengiyaremye, Sixbert Musangamfura, Furuma et Nkiko Nsengimana.

Gérard Ntashamaje qui était juge à la cour militaire quand il a quitté le Rwanda, a déclaré à IGIHE.com qu’après ADR, il était parti pour le rassemblement du peuple rwandais (RPR) qu’il a dirigé jusqu’à son retour au bercail.

Il affirme qu’à la tête du RPR, il a beaucoup voyagé vers la République Démocratique du Congo où le RPR avait une milice composé de 30 personnes mais qui ne compte que 5 personnes actuellement. Son parti voulait aussi engager des dialogues avec le gouvernement de Kigali, a-t-il dit.

Il souligne que le partis politiques qui sont en Belgique ne recherchent que le renversement du pouvoir de Kigali bien qu’ils affirment ne réclamer que des changements : « Tel que je voyais les choses, les dirigeants des partis politiques en exil sont motivés par la haine [] de reprendre le pouvoir et ramener l’idéologie ancienne, voir que ces dirigeants sont pour la plupart des génocidaires ».