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Nucléaire iranien : l’heure de vérité pour la diplomatie

Redigé par Le Figaro
Le 7 novembre 2013 à 01:16

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif, lors d’une conférence de presse, le 16 octobre, à Genève. Crédits photo : FABRICE COFFRINI/AFP
Ce jeudi à Genève, négociateurs occidentaux et iraniens doivent s’entendre sur la méthode menant enfin à un accord.
Les grandes puissances se retrouvent une nouvelle fois à Genève pour tenter de régler le différend qui les oppose à Téhéran sur le programme nucléaire iranien. Mais, après l’optimisme suscité par les premières discussions, le climat s’est (...)

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif, lors d’une conférence de presse, le 16 octobre, à Genève. Crédits photo : FABRICE COFFRINI/AFP

Ce jeudi à Genève, négociateurs occidentaux et iraniens doivent s’entendre sur la méthode menant enfin à un accord.

Les grandes puissances se retrouvent une nouvelle fois à Genève pour tenter de régler le différend qui les oppose à Téhéran sur le programme nucléaire iranien. Mais, après l’optimisme suscité par les premières discussions, le climat s’est légèrement refroidi. Tout en estimant qu’un accord pouvait être trouvé « cette semaine », le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad ­Zarif, a concédé qu’il restait « beaucoup de méfiance en Iran ». Avant d’ajouter dans une interview au Monde : « Si nous ne faisons pas de percée cette fois, ce ne sera pas un désastre, tant qu’on avance. »

Les obstacles, en effet, sont nombreux. À Téhéran, les négociateurs sont sous la pression de l’aile dure du régime, opposée à toute concession sur le programme nucléaire. Aux cris de « Mort à l’Amérique », les conservateurs ont fêté lundi le 34e anniversaire de la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran. Tout en soutenant les négociateurs, le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, a mis en garde contre le « sourire trompeur de l’ennemi ».

À Washington, la Maison-Blanche ­peine à convaincre le Congrès de renoncer à imposer de nouvelles sanctions à l’Iran, pour laisser une chance à la diplomatie. Le département d’État a admis que les négociations avec Téhéran étaient « dures ». À Paris, Laurent Fabius a rappelé que « le temps de la négociation n’était pas illimité ».

En octobre, les négociateurs iraniens avaient proposé de « restaurer la confiance », puis d’appliquer le protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP) qui permet des inspections surprises des installations nucléaires, signé par Téhéran en 2003, mais jamais appliqué. Cette fois, le groupe des 5 + 1 (les membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) et l’Iran devraient aborder les questions de fond.

L’AIEA se félicite des ouvertures

C’est là que la partie risque d’être délicate. Les autorités iraniennes refusent pour l’instant les conditions énoncées par les 5 + 1 lors des précédentes négociations : l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium à 20 % et le transfert à l’étranger des stocks existants ; la fermeture de l’installation souterraine de Fordo, protégée d’éventuels bombardements aériens.

« Si nous voulions céder sur nos droits, nous l’aurions fait en 2003 et nous n’aurions pas eu tous ces problèmes », a affirmé le nouveau président iranien, Hassan Rohani.

« En proposant un plan iranien en deux étapes susceptible de rétablir la confiance mutuelle et permettre l’application des mesures du protocole additionnel au TNP, la nouvelle équipe iranienne s’offre l’opportunité de tourner la page des dernières négociations d’Almaty. Conscients du temps limité de la négociation, en prenant l’initiative de “l’offre”, les Iraniens ne manqueront pas de faire porter la responsabi­lité aux Occidentaux en cas d’échec des discussions », s’inquiète Marjorie Bordes, spécialiste des questions de sécurité dans le Golfe.

Les Iraniens séduisent aussi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui, après avoir conclu au caractère militaire de leur programme nucléaire, se félicite des ouvertures et envoie son chef à Téhéran le 11 novembre.

« Personne n’est dupe. Mais si les Occidentaux ne saisissent pas la main tendue par les Iraniens, ils risqueront de perdre leur crédibilité », décrypte un diplomate. D’autant qu’ils ont besoin - États-Unis en tête - de l’Iran pour le règlement de la crise en Syrie.


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